Ces militants ont été interpellés dans deux dossiers distincts. L'un concernant la distribution de copies de la Bible et l'autre sur une question de laïcité.
L'ONG Amnesty International s'est dite ce mercredi "extrêmement préoccupée" par l'interpellation en Mauritanie de 14 défenseurs des droits humains, dont deux célèbres féministes, accusés de porter préjudice à l'unité nationale et au caractère religieux de cette république islamique d'Afrique de l'Ouest.
Une source judiciaire à Nouakchott a confirmé l'arrestation la semaine dernière de 14 personnes, dont quatre ont été remises en liberté mais restent poursuivies. Lors d'une audience mardi devant un tribunal de Nouakchott, le procureur a renvoyé leurs dossiers à la sûreté de l'Etat, chargée de "clarifier et d'approfondir certains aspects de l'enquête".
Parmi les personnes arrêtées figurent des membres de l'Alliance pour la refondation de l'Etat mauritanien (Arem), un mouvement crée en début d'année à Paris dont le manifeste fondateur prône un "divorce avec les vieilles pratiques de mauvaise gouvernance, d'injustice et d'impunité". La militante des droits de la femme et deuxième vice-présidente de l'Arem Aminetou Mint El Moctar fait partie des personnes interpellées. Elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire, selon Amnesty International.
"Préjudice à l'unité nationale, à la cohésion sociale et à la religion"
Tout comme Mekfoula Mint Brahim, lauréate du Prix Franco-Allemand des droits de l'Homme en 2018 et décorée de la Légion d'honneur française en décembre. "Sans tabou, elle soutient le mouvement de la jeunesse mauritanienne en faveur de la laïcité et de la liberté d'orientation sexuelle", peut-on lire à son propos sur le site de l'ambassade de France en Mauritanie.
Mekfoula Mint Brahim a été interpellée pour avoir accueilli dans son auberge une réunion de l'Arem, dont elle se défend d'être membre, selon une source judiciaire. "Nous savons qu'elle est poursuivie pour avoir hébergé une réunion sans avoir notifié les autorités", a déclaré ce mercredi François Patuel, chercheur à Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest. "Pour les autres personnes arrêtées, les chefs d'inculpation ne sont pas clairs", a ajouté le chercheur.
L'affaire concerne en fait deux dossiers distincts, a indiqué une source judiciaire mauritanienne. Dans le premier, "trois personnes ont été prises en flagrant délit de distribution de copies de la Bible". Dans le second volet, l'audience de mardi a surtout porté sur la laïcité que prôneraient les militants de l'Arem, dont les activités sont "soupçonnées de porter préjudice à l'unité nationale, à la cohésion sociale, et à la religion, alors que la Mauritanie est une république islamique", selon la même source.
Après l'arrivée au pouvoir en août d'un nouveau président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Amnesty avait appelé le pouvoir à "mettre fin au harcèlement judiciaire dont font l'objet les défenseurs des droits humains", a rappelé François Patuel. "Nous réitérons cet appel et nous demandons la libération immédiate de ces personnes si elles sont uniquement poursuivies pour avoir exercé leur liberté d'expression et de rassemblement".
lexpress.fr
L'ONG Amnesty International s'est dite ce mercredi "extrêmement préoccupée" par l'interpellation en Mauritanie de 14 défenseurs des droits humains, dont deux célèbres féministes, accusés de porter préjudice à l'unité nationale et au caractère religieux de cette république islamique d'Afrique de l'Ouest.
Une source judiciaire à Nouakchott a confirmé l'arrestation la semaine dernière de 14 personnes, dont quatre ont été remises en liberté mais restent poursuivies. Lors d'une audience mardi devant un tribunal de Nouakchott, le procureur a renvoyé leurs dossiers à la sûreté de l'Etat, chargée de "clarifier et d'approfondir certains aspects de l'enquête".
Parmi les personnes arrêtées figurent des membres de l'Alliance pour la refondation de l'Etat mauritanien (Arem), un mouvement crée en début d'année à Paris dont le manifeste fondateur prône un "divorce avec les vieilles pratiques de mauvaise gouvernance, d'injustice et d'impunité". La militante des droits de la femme et deuxième vice-présidente de l'Arem Aminetou Mint El Moctar fait partie des personnes interpellées. Elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire, selon Amnesty International.
"Préjudice à l'unité nationale, à la cohésion sociale et à la religion"
Tout comme Mekfoula Mint Brahim, lauréate du Prix Franco-Allemand des droits de l'Homme en 2018 et décorée de la Légion d'honneur française en décembre. "Sans tabou, elle soutient le mouvement de la jeunesse mauritanienne en faveur de la laïcité et de la liberté d'orientation sexuelle", peut-on lire à son propos sur le site de l'ambassade de France en Mauritanie.
Mekfoula Mint Brahim a été interpellée pour avoir accueilli dans son auberge une réunion de l'Arem, dont elle se défend d'être membre, selon une source judiciaire. "Nous savons qu'elle est poursuivie pour avoir hébergé une réunion sans avoir notifié les autorités", a déclaré ce mercredi François Patuel, chercheur à Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest. "Pour les autres personnes arrêtées, les chefs d'inculpation ne sont pas clairs", a ajouté le chercheur.
L'affaire concerne en fait deux dossiers distincts, a indiqué une source judiciaire mauritanienne. Dans le premier, "trois personnes ont été prises en flagrant délit de distribution de copies de la Bible". Dans le second volet, l'audience de mardi a surtout porté sur la laïcité que prôneraient les militants de l'Arem, dont les activités sont "soupçonnées de porter préjudice à l'unité nationale, à la cohésion sociale, et à la religion, alors que la Mauritanie est une république islamique", selon la même source.
Après l'arrivée au pouvoir en août d'un nouveau président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Amnesty avait appelé le pouvoir à "mettre fin au harcèlement judiciaire dont font l'objet les défenseurs des droits humains", a rappelé François Patuel. "Nous réitérons cet appel et nous demandons la libération immédiate de ces personnes si elles sont uniquement poursuivies pour avoir exercé leur liberté d'expression et de rassemblement".
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