Le juge d’instruction chargé des crimes financiers à Nouakchott a décidé de reprendre, cette semaine, l’interrogatoire de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, accusé de «corruption, détournement de fonds publics et enrichissement illicite». Selon AlQuds Alarabi, cette décision intervenant plus d'un mois après qu'il a été placé sous contrôle judiciaire strict et inculpé pour les mêmes charges.
La même source précise que le juge a lancé des demandes juridiques concernant des fonds soupçonnés d’appartenir à l’ancien homme fort de la Mauritanie. Des fonds qui seraient localisés en Turquie et en France. Le juge fera appel, dans ce cadre, à la coopération judiciaire entre la Mauritanie et ces deux pays pour vérifier cette piste. Le parquet a confirmé, il y a quelques semaines, qu'il «poursuivra l'argent obtenu illégalement, afin de le récupérer par tous les moyens légaux, y compris ceux prévus par les mécanismes de coopération judiciaire internationale dans ce domaine».
Dans son communiqué, le parquet a confirmé le gel des biens et avoirs des personnes accusées dans ce dossier, dont 40 milliards d’ouguiyas (9,9 milliards de dirhams), dont 29 milliards d’ouguiyas (7,1 milliards de dirhams) appartenaient à Ould Abdel Aziz.
Dans une longue interview accordée à Jeune Afrique, l’ancien président a estimé que «l'enquête parlementaire et la recherche judiciaire ont exagéré sa richesse». «Concernant les villas mentionnées dans le rapport, à l'exception des maisons que j'ai déclarées, ce sont des maisons appartenant à ma belle-famille ou à des proches et sont pas enregistrées à mon nom», s’est-il défendu, en accusant les députés ayant voté pour la constitution d’une commission d’enquête le concernant d’avoir touché «des pots-de-vin d'une valeur de 700 000 euros».
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