C’est par les réseaux sociaux que nous avons appris le soir du 22 Juin 21 l’arrestation de l’ex- président Mohamed 0. Abdel Aziz avec une ostentation beaucoup moins prononcée que celle de ses prédécesseurs. C’est dire qu’on n’est plus au temps où presque toute la classe politique sans exception s'empresse pour être en première ligne faisant le chantre de son pouvoir. Elle se rivalisait la fidélité et les formules excessives pour diffuser les acquis rappelant étrangement la période de Maaouya. Le panorama des fondamentaux des discours et des éloges de cette époque devait inclure nécessairement la lutte contre la gabegie et la loyauté à son régime pour mieux contenir le spectre de ses opposants.
Il s’agit de la perpétuation du système pluraliste de 1992 qui n’est autre qu’un décor pour la consolidation de régimes autoritaires contribuant à faire de la présidence l’épicentre de toutes les décisions. Chacune des dernières visites de l’ex-président à l’intérieur du pays était une occasion pour lui de pousser ses fans à rythmer les appels à sa candidature pour un troisième mandat et le changement de la constitution en cette faveur devenait à bout portant.
Le manque de volonté de son pouvoir d’engager une concertation visant l’élaboration d’un programme de développement devant s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté, des inégalités, du chômage, de l’injustice sociale et la création des conditions d’un avenir viable du point de vue économique, politique et social ont été la cause véritable de son échec. Au fil du temps, sa lutte contre la gabegie fut réduite à un simple effet de campagne politique.
Cette situation a endigué sérieusement la mise en œuvre des facteurs essentiels pour catalyser les progrès sur la voie du développement durable avec la participation de tous. Finalement, c’est sa gestion insolite qui a induit son système à la déconfiture et nous recevons depuis quelque années de plein fouet toutes les conséquences de cette crise.
Les réalisations à des fins de propagande et d’enrichissement illicite ne respectaient aucune norme de construction et étaient appelées à s’écrouler en un laps de temps. Leur réparation par la suite n'était qu’un rafistolage qui suivait aussi les mêmes règles.
De même, l’entretien des ouvrages laisse à désirer. C’est le cas par exemple de la raffinerie de pétrole de Nouadhibou pour laquelle l’ancien pouvoir avait coupé toutes ressources de financement de sa maintenance depuis 2010. Aujourd’hui, elle vit ses derniers jours avant sa décapitation. La SOMIR, prenant comme alibi sa sécurisation, compte aujourd’hui enlever tous les produits pétroliers ayant servi à la protection de ses équipements (de grande valeur) contre la corrosion pendant plus de vingt ans.
Le paradoxe est que, pour éviter de se faire sanctionner par la direction générale de cette entreprise, il faut faire passer sous silence toutes ses décisions contraires aux règles de la profession.
La transition, bien que prometteuse, s’amorce avec beaucoup de peine à cause du lourd tribut hérité de la décennie noire. De grands projets de construction ainsi qu’une ouverture politique basée sur le consensus, la discussion et la volonté de vivre ensemble ont été lancés. D’ores et déjà, on s’impatiente de voir le changement mais en réalité il ne s’agira pas « d’appuyer sur un bouton pour passer de l’obscurité à la lumière ».
La moralisation de la vie publique reste le plus grand défi. L’interventionnisme, la corruption, l’impunité et les critères des choix des responsables jugulent tout effort de développement. Sans l’observation d’une politique rigoureuse, la dilapidation des biens publics ne pourrait que s’accentuer. L’effort pour faire avancer la bonne gouvernance ne doit pas fléchir face à l’héritage d’une décennie de gestion hasardeuse.
Pour contenir l’expansion de la corruption et de la mauvaise gestion, nous avons besoin, avec l’adhésion collective de toutes les composantes de la société, de créer ‘‘une autorité de la transparence de la vie publique’’.
Dans un contexte où le pays s’engage dans une nouvelle voie de construction et où l’impunité s’érige en règle de société, il est utile de mettre en œuvre des filets de sécurité pour mieux enrayer toute entreprise de destruction des biens publics.
El Hadj SIDI BRAHIM
Ingénieur de Pétrole.
alakhbar.info
Il s’agit de la perpétuation du système pluraliste de 1992 qui n’est autre qu’un décor pour la consolidation de régimes autoritaires contribuant à faire de la présidence l’épicentre de toutes les décisions. Chacune des dernières visites de l’ex-président à l’intérieur du pays était une occasion pour lui de pousser ses fans à rythmer les appels à sa candidature pour un troisième mandat et le changement de la constitution en cette faveur devenait à bout portant.
Le manque de volonté de son pouvoir d’engager une concertation visant l’élaboration d’un programme de développement devant s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté, des inégalités, du chômage, de l’injustice sociale et la création des conditions d’un avenir viable du point de vue économique, politique et social ont été la cause véritable de son échec. Au fil du temps, sa lutte contre la gabegie fut réduite à un simple effet de campagne politique.
Cette situation a endigué sérieusement la mise en œuvre des facteurs essentiels pour catalyser les progrès sur la voie du développement durable avec la participation de tous. Finalement, c’est sa gestion insolite qui a induit son système à la déconfiture et nous recevons depuis quelque années de plein fouet toutes les conséquences de cette crise.
Les réalisations à des fins de propagande et d’enrichissement illicite ne respectaient aucune norme de construction et étaient appelées à s’écrouler en un laps de temps. Leur réparation par la suite n'était qu’un rafistolage qui suivait aussi les mêmes règles.
De même, l’entretien des ouvrages laisse à désirer. C’est le cas par exemple de la raffinerie de pétrole de Nouadhibou pour laquelle l’ancien pouvoir avait coupé toutes ressources de financement de sa maintenance depuis 2010. Aujourd’hui, elle vit ses derniers jours avant sa décapitation. La SOMIR, prenant comme alibi sa sécurisation, compte aujourd’hui enlever tous les produits pétroliers ayant servi à la protection de ses équipements (de grande valeur) contre la corrosion pendant plus de vingt ans.
Le paradoxe est que, pour éviter de se faire sanctionner par la direction générale de cette entreprise, il faut faire passer sous silence toutes ses décisions contraires aux règles de la profession.
La transition, bien que prometteuse, s’amorce avec beaucoup de peine à cause du lourd tribut hérité de la décennie noire. De grands projets de construction ainsi qu’une ouverture politique basée sur le consensus, la discussion et la volonté de vivre ensemble ont été lancés. D’ores et déjà, on s’impatiente de voir le changement mais en réalité il ne s’agira pas « d’appuyer sur un bouton pour passer de l’obscurité à la lumière ».
La moralisation de la vie publique reste le plus grand défi. L’interventionnisme, la corruption, l’impunité et les critères des choix des responsables jugulent tout effort de développement. Sans l’observation d’une politique rigoureuse, la dilapidation des biens publics ne pourrait que s’accentuer. L’effort pour faire avancer la bonne gouvernance ne doit pas fléchir face à l’héritage d’une décennie de gestion hasardeuse.
Pour contenir l’expansion de la corruption et de la mauvaise gestion, nous avons besoin, avec l’adhésion collective de toutes les composantes de la société, de créer ‘‘une autorité de la transparence de la vie publique’’.
Dans un contexte où le pays s’engage dans une nouvelle voie de construction et où l’impunité s’érige en règle de société, il est utile de mettre en œuvre des filets de sécurité pour mieux enrayer toute entreprise de destruction des biens publics.
El Hadj SIDI BRAHIM
Ingénieur de Pétrole.
alakhbar.info