GNL mauritanien : « la première cargaison attendue le 22 Février »
Le Ministre de l’Énergie et du Pétrole, Mohamed ould Khaled, a annoncé, mardi, que les premières livraisons de gaz du site Grand Projet Tortue/Ahmeyim seront expédiées vers le marché international à la fin du mois de Février courant : « une étape importante », a-t-il souligné dans une interview accordée à Sky News TV, « mais le développement de ce projet est surtout l’aboutissement d’un diligent travail couronné de succès […] Si les marchés européen et asiatique apparaissent la destinée principale de cette production, c’est tout de même la dualité de la demande et du prix qui en déterminera la destination finale ».
« Le GTA Grande Tortue/Ahmeyem est situé à environ 120 kilomètres de la côte à une profondeur de 5000 mètres et ses réserves sont estimées à environ 20 trillions de pieds-cubes de gaz », a rappelé le ministre, « La Mauritanie et le Sénégal ont signé en Février 2018 un accord de coopération bilatérale pour exploiter le champ et la décision finale d’investir a été prise en Décembre 2018. […] Selon le plan de développement retenu, l’exploitation se fera en trois phases, la première produisant 2,5 millions de tonnes de gaz liquéfié par an puis les deuxième et troisième augmenteront la production pour atteindre les dix millions de tonnes chaque année ».
En ce qui concerne les composantes techniques de la première phase du projet, le ministre a identifié les éléments suivants : les puits de production où le gaz est extrait du réservoir à une distance de 120 kilomètres ; les équipements sous-marins et le système de pipelines où les liquides sont collectés et acheminés vers les plates-formes ; la plateforme FPSO où le pétrole liquide est retiré du gaz et exporté à 30 kilomètres de distance ; la plate-forme flottante de liquéfaction, le dock et les installations d’exportation FLNG à 10 kilomètres.
« Nous étudions actuellement un plan de développement pour la deuxième phase dont nous espérons commencer des études techniques détaillées après avoir sélectionné le plan le plus approprié. Notre objectif est d’accélérer la production des phases suivantes d’ici 2030 et de répondre aux besoins en gaz du marché local ». Par ailleurs, le ministre a souligné que la Mauritanie aspire à développer ses importantes ressources énergétiques, y compris le gaz et les sources d’énergie renouvelables, telles que l’hydrogène dont la production représente un changement radical dans l’avenir de l’énergie.
« La Mauritanie en route vers zéro cas de lèpre », annonce OMS-Mauritanie
Selon OMS Mauritanie, la Mauritanie connaît, depuis 2010, une réduction significative des cas de lèpre, grâce aux efforts soutenus qui ont permis d’améliorer la prévention, la détection et la prise en charge des malades. Seuls 17 nouveaux cas ont été enregistrés en 2023, une baisse considérable par rapport aux 42 recensés en 2010. « La stratégie nationale de lutte contre cette affection repose sur divers piliers comme la prévention, le dépistage actif, la prise en charge des complications et la lutte contre la stigmatisation ». Dans les communautés à risque, notamment celles où le niveau socio-économique est bas et l’accès aux soins de santé limité, un système de dépistage actif permet de détecter les cas à un stade précoce, augmentant ainsi les chances de guérison sans séquelles et limitant la propagation de la maladie. « Pour être efficace, le traitement doit être suivi jusqu'à son terme : entre six et douze mois, selon la gravité du cas. Un malade sous traitement n'est plus contagieux », explique, au micro d’OMS Mauritanie, la docteure Salma Yahya, dermatologue et responsable du diagnostic et du traitement des lépreux au Centre hospitalier national de Nouakchott.
Des arguments que le personnel sanitaire et les agents de santé communautaire utilisent pour sensibiliser la population contre la stigmatisation, afin de réduire les préjugés et encourager les malades à consulter rapidement, sans peur ni honte. «Nous veillons à ce que toutes les personnes touchées par cette maladie disposent, où qu’elles se trouvent, d’égales chances d’être diagnostiquées et traitées », relève ainsi le docteur El Hadj Malick Kane, coordinateur du Programme national de lutte contre la tuberculose et la lèpre, cité par OMS Mauritanie.
La Mauritanie a éliminé la lèpre en tant que problème de santé publique dès avant les années 2000. Ce succès fut le fruit de multiples efforts consentis par le ministère de la Santé et ses partenaires, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Celle-ci accompagne le pays dans la mise en œuvre de sa stratégie de lutte. Plus de trente professionnels ont été formés pour le diagnostic précoce et un traitement efficace. L’Organisation met aussi gratuitement à disposition des médicaments pour la prise en charge des patients ; elle appuie la recherche, l’examen et le traitement préventif des contacts au sein des familles et des communautés pour interrompre la transmission de la bactérie. Grâce à une approche holistique alliant traitement médical, éducation et suivi des patients, le taux d’achèvement du traitement était à plus de 90 % en 2023, rappelle la publication.
« La gratuité du traitement a permis de guérir des milliers de patients. Nous poursuivons nos efforts pour accompagner le pays vers l’interruption de la transmission et l’élimination complète de la lèpre, grâce à un dépistage précoce, un traitement efficace et une sensibilisation communautaire renforcée », a déclaré le docteur Babacar Dièye, chargé des maladies tropicales négligées (MTN) au bureau de l'OMS en Mauritanie. « Nos actions s’étendent à toutes les maladies tropicales négligées afin de renforcer le système de santé du pays et améliorer durablement la qualité de vie des populations. »
Le pays renforce les actions visant l’interruption de la transmission du microbe et « zéro cas de lèpre » sur son territoire. La lutte contre la stigmatisation constitue un volet-clé pour atteindre ces objectifs. « La lèpre est souvent perçue comme une maladie toujours invalidante et beaucoup pensent, à tort, qu'elle a été éradiquée. Cette méconnaissance alimente la stigmatisation », souligne le docteur Yahya. « Avec les campagnes de sensibilisation, la population comprend mieux la maladie et cela contribue à réduire la stigmatisation. » La Mauritanie a également intégré le dépistage et le traitement de la lèpre dans son programme global de lutte contre les MTN. De plus, « la surveillance post-traitement permet de limiter les récidives et de gérer les complications inflammatoires, minimisant le risque de réapparition de la maladie », conclut la publication.
Ancien malade de la lèpre, feu Ahmedou ould Ahmed Oumar Abdel Kader fonda une association en 1998 pour aider les malades à se réinsérer et ne cessa depuis de mener, à la tête de celle-ci, un combat acharné pour aider à la réinsertion sociale, la fin de la stigmatisation et à la lutte contre la maladie. Rappelé par son Créateur le 15 Février 2024, il reste un exemple inégalé dans le dévouement à cette si noble cause.
Deux cent cinquante cas de falsification d’acte de mariage, douze des présumés accusés en prison
Deux cent cinquante cas de falsification d’acte de mariage ont été mis à jour par l’Agence nationale du registre de la population et des Titres sécurisés (ANRPTS) suite à l’incident du « citoyen qui avait découvert être marié à son insu au niveau de l’agence ». Dans le sillage, le Parquet de la wilaya de Nouakchott-Nord a mis sous mandat de dépôt douze des personnes présumés impliquées et placé trois autres sous contrôle judiciaire, dont deux femmes, l’une portant le nom de la dame pour laquelle l’acte de mariage avait été enregistré et l’autre responsable d’une agence de voyages. Le chef du centre de l’ANRPTS au niveau de la moughataa de Woumpou (wilaya du Guidimagha) figure parmi les personnes arrêtées.
Les premières instructions ont en effet révélé l’implication de ce responsable dans l’établissement de deux cent cinquante actes de mariage sur la base de décisions de justice rendues par des tribunaux ne relevant pas de sa circonscription territoriale. Il a été aussi pris en flagrant délit de possession d’actes de mariage signés par un tribunal nouakchottois. Toujours selon l’enquête, la femme au nom de laquelle un nouvel acte de mariage a été conclu n’était pas seulement veuve mais le document qui lui a été établi a été de surcroît antidaté à la date du décès de son précédent mari.
La gendarmerie avait arrêté un réseau de quinze personnes, dont des employés de l'Agence, suite à une plainte du citoyen mauritanien El Mokhtar Mohamed Lemine Sidi, qui s'était étonné d'une notification de l'application « Mon Identité » indiquant qu'il était « marié », alors qu'il ne l'était pas. L'ANRPTS a publié un communiqué confirmant que l'enquête en cours sur les procédures de certains actes de mariage a été ouverte grâce à la fonction de notification introduite dans le système «Houwiyeti ». L'agence a alors mené ses propres investigations internes avant d’en transmettre les résultats aux autorités sécuritaires et judiciaires compétentes ; tout en soulignant, dans un communiqué, l'intégrité du processus d'enregistrement et de restriction et affirmant son engagement à maintenir la crédibilité des documents nationaux. Signalons enfin, parallèlement à cette affaire, des rumeurs bruyantes faisant état de 371 982 naturalisations octroyées frauduleusement et illégalement par les services de l'État... Les autorités n’ont jusqu'à présent pas réagi à cette affaire.
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