Cette fois la Mauritanie est à portée de l'accord avec le FMI pour bénéficier d'un programme d'assistance en contrepartie des réformes qu'elle entend mettre en œuvre pour assainir son économie et renforcer sa croissance d'ici 2020! C'est en tout cas l'espoir qu'a laissé entendre la mission du FMI qui vient de séjourner à Nouakchott du 25 septembre au 6 octobre et qui a fait cas « de progrès considérables dans les discussions » selon les déclarations du chef de la mission Eric Mottu.
« Les autorités mauritaniennes et la mission du FMI ont fait des progrès considérables dans leurs discussions sur un programme économique et des mesures de réformes qui pourraient être appuyés par un nouvel accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) couvrant la période 2017-20, visant à préserver la stabilité macroéconomique et soutenir la croissance inclusive ». Eric Mottu.
La preuve, les deux parties ont convenu de poursuivre les discussions dès la semaine prochaine à Washington en marge des assemblées annuelles du FMI et pour cette dernière ligne droite, les négociations vont porter particulièrement sur le programme d'investissement public, la politique budgétaire ainsi que les réformes en matière de finances publiques et de politique monétaire.
Autant dire qu'il reste encore du pain sur la planche même si les services du FMI ont fait cas d'une évolution notable de la situation économique ces derniers mois.
« Les indicateurs économiques suggèrent une reprise de l'activité, l'inflation a été stabilisée à 2,2% en août, et les perspectives sont favorables malgré les incertitudes liées à la pluviométrie cette année. Le programme économique des autorités mauritaniennes privilégie une croissance inclusive et durable, en mettant l'accent sur la diversification de l'économie, la création d'emplois et l'amélioration du niveau de vie des populations, notamment dans le cadre de la Stratégie de croissance et de prospérité partagée (SCAPP) ».
Stratégie de croissance inclusive
Les discussions entre le FMI et la Mauritanie ont débuté depuis février dernier et à l'époque déjà, les parties se sont accordées sur l'importance d'avancer rapidement pour aboutir à un accord qui se fait encore attendre.
Cette fois, en plus des bonnes notes du FMI sur les perspectives économiques, le pays dispose enfin d'une vraie stratégie de réformes structurelles pour une croissance inclusive. Le comité de pilotage interministériel présidé par le premier ministre, Ould Hademine, s'est d'ailleurs réuni jeudi dernier pour peaufiner la validation de la stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée 2016-2030 (SCAP), une stratégie à long terme qui englobera le programme économique soutenu par le FMI. La stratégie, qui a remplacé le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, terminé en 2015, s'articule sur trois axes, à savoir l'accélération de croissance, la promotion des ressources humaines et la bonne gouvernance dans toutes ses composantes.
De plus, ce vendredi en conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat Mohamed Ould Abdelaziz, le ministre de l'Economie et des finances a présenté une communication sur les résultats de l'évaluation des politiques et institutions du pays pour l'année 2016 par la Banque Mondiale. « De cet exercice annuel auquel sont soumis les pays éligibles aux crédits de l'IDA, il ressort que notre pays a amélioré de cinq points son classement par rapport à 2015 occupant le 10 e rang sur 38 pays éligibles au lieu du 15e rang dans l'édition précédente. Cette performance est d'autant plus importante que 40% des pays d'Afrique subsaharienne concernés ont enregistré un recul par rapport à l'année 2015, tandis que sept pays seulement, dont le nôtre, ont réalisé une amélioration de la qualité de la gouvernance », se sont félicités les autorités mauritaniennes.
Des arguments qui plaident en faveur du pays et sur lesquels la Mauritanie va miser pour enfin pousser l'institution de Bretton Woods à mettre la main à la poche, ce qui constituerait une véritable bouffée d'oxygène pour l'économie du pays qui est loin de voir le bout du tunnel de la conjoncture engendrée par la baisse des cours des matières premières et surtout aggravée par son manque de diversification.
source afrique.latribune.fr