En ma qualité de citoyen de cette vieille ville, je viens d’assister à Tichitt, au festival des Cités du patrimoine, annuellement organisé par le ministère en charge de la culture, dans l’une de nos quatre anciennes cités de Chinguitti, Wadane, Tichitt et Walata,
inscrites au patrimoine de l’humanité. Je note avec plaisir le grand succès que cette édition a enregistré, contrairement à ses deux précédentes de 2013 et 2017 respectivement.
En effet, l’intérêt particulier accordé cette année à cet événement, par les pouvoirs publics, à travers d’importantes réalisations dans les domaines vitaux de l’eau potable, de la fourniture d’électricité, de la protection, du renouvellement et de
l’alimentation en eau des palmeraies, entre autres poses de première pierre de projets dans les secteurs de la santé et de l’éducation notamment, traduit dans les faits, les engagements du Président Ghazouani, annoncés dans son discours du 10 novembre 2019 à Chinguitti.
Au plan symbolique, la population de Tichit a été très sensible à l’honneur que Son Excellence monsieur le président de la République et la première dame leur ont fait, de passer pour la première fois dans l’histoire de ce festival, deux nuits dans la ville qui l’abrite.
Un protocole pas à la hauteur
S’agissant du contenu culturel et artistique, ce festival aura été également un grand succès, encore plus inclusif, cette fois, que lors de ses éditions antérieures. Au niveau de l’esthétique, le design de la scène , sa réalisation et son infographie étaient un véritable chef-d’œuvre.
J’en arrive enfin à l’hommage bien mérité qu’il faut rendre au ministère de la culture, maître d’œuvre de cette réussite, incarné par son dynamique ministre Mohamed Ould Soueidat qui eu la lourde tâche de coordonner et de mener en un temps record, toutes les actions programmées à cette occasion, entouré de sa rigoureuse Secrétaire générale Emaiziza Mint Kerballi, son aimable Directeur de la Fondation Nationale pour la Sauvegarde des Villes du Anciennes,
Adnane Beyrouk et ses autres conseillers,
collaborateurs et hommes de culture de grande valeur dont, à défaut de pouvoir les nommer tous, je citerai le brillantissime érudit et honorable député El Khalil Ould Ennahwi et l’homme de lettres et poète talentueux Cheikh Ould
Mouadh OuldSidi Abdella que j’ai eu le plaisir de rencontrer à cette occasion.
Evidemment et comme toute œuvre humaine, ce festival, à l’instar de ceux qui l’on précédé, n’était pas exempt de tout reproche, notamment, au plan organisationnel, la gestion des places au niveau de la tribune et le protocole dont je suis d’avis qu’il n’a pas toujours été à la hauteur requise.
Par ailleurs, je n’ai pas été le seul à déplorer, sur le volet culturel et historique, que des contributions aux relents passablement exclusivistes de certains participants, particulièrement zélés, originaires de Tichitt ou d’ailleurs, nous ont encore, cette année, rabattu les oreilles avec des clichés éculés, des affirmations aussi péremptoires que gratuites auxquelles la force de la ritournelle peine à donner un semblant de crédibilité, pour raviver une sempiternelle et puérile polémique relative à la prééminence ou à l’antériorité sur le site de notre vieille ville, de telle ou telle communauté, de tel ou tel personnage historique. Il aura fallu beaucoup de sagesse et de sang froid à d’aucuns, agacés par ce matraquage aussi ennuyeux qu’intempestif pour ne pas réagir à cette campagne de publicité récurrente d’un autre âge.
Sujets controversés
A cet égard, j’estime que les responsables, en charge de ce volet culturel et historique du festival devraient, à l’avenir, exercer un peu plus de contrôle, en amont, sur le contenu des contributions, pour nous faire l’économie de certains sujets controversés et inutilement polémiques. Ceci est d’ailleurs valable pour toutes les autres anciennes cités où couvent des contradictions similaires à celles des communautés de Tichitt et où chacun pourrait être enclin, dès qu’il le croit permis, à tirer la couverture à soi.
Pour conclure, je dirai que même s’ils restent sur leur faim par rapport à leur grand rêve d’être reliés au reste du pays par une vraie route, les habitants de Tichitt n’en sont pas moins très reconnaissants pour les réalisations accomplies ou en cours, dont ils ont bénéficié cette année et qui vont sensiblement contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie.
En leur nom à tous, je me permettrai d’user du pouvoir que me confère ma parcelle de droit d’ainesse, pour remercier SEM le Président de la République, son Premier ministre, les membres du gouvernement et tous les services de l’Etat qui concourent au sauvetage de nos cités en déclin après avoir été si longtemps négligées voire oubliées.
Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine
lecalame