Le Calame: Vous êtes présidente de l’Ong Environnementale – Ensemble qui vient de lancer une campagne de sensibilisation dans les écoles de Nouakchott. D’abord dites-nous pourquoi vous avez décidé de créer cette association, ensuite, quels sont les objectifs que vous lui avez assignés ?
Assia Kamara : C’était lors de ma visite à Nouadhibou, quand j'ai vu l'état déplorable de ces belles criques et du littoral, que l’idée de créer une ong pour y remédier m’est apparue comme une nécessité.
Une ONG pour sensibiliser la population à adopter des pratiques plus responsables, plus écologiques, plus durables...
-Vous venez de démarrer les activités de votre ONG par des journées de sensibilisation sur des «gestes éco-responsables». Qu’appelle-t-on « gestes écoresponsables » ? Comment se sont déroulées ces journées dans les écoles ciblées ? Et quelle évaluation vous en avez faites ?
-Les gestes éco-responsables sont des pratiques saines, respectueuses de la nature et durables dans le temps. Ce sont des actions quotidiennes qui ont un impact positif sur notre environnement.
Pour une première expérience, je dirais que c'était positif car on s'est rendu compte que les enfants étaient très au fait de la problématique du changement climatique, cependant ils ne se rendaient pas compte qu'ils ne faisaient pas les choses bien. Nous leur avons montré par des images, les bonnes pratiques et les mauvaises.
-Au terme des deux journées de sensibilisation, avez-vous le sentiment que le message est bien perçu et que les mauritaniens sont conscients des dangers du changement climatique ?
-Je pense qu’il nous faut encore beaucoup de journées comme celles-ci (rires)
-Sur votre page FB, on apprend qu’Ensemble dispose d’un projet dénommé, Nouakchott Ville propre et d’un programme, une Maison, une Poubelle. Pouvez-vous nous en dire plus en quelques mots ? Quel rôle pourraient jouer les femmes dans ces actions ?
-En fait, le projet de sensibilisation en lui-même s'intitule Nouakchott Ville Propre, il a lui-même un large programme qui s'articule autour de ce projet, une maison, une poubelle en fait partie. Le titre parle de lui-même, chaque foyer, chaque maison devrait avoir une poubelle pour éviter les déchets sauvages et pour une collecte de déchets mieux organisée.
En fait les femmes sont la clé du système. L’Éducation, la maison, l'entretien, la cuisine... Elles sont au cœur du sujet, si elles prennent les choses en main, on aura résolu 99% du problème. Comme je le répète aux filles, vous êtes les femmes, les mères, les éducatrices de demain, soyez les artisans de votre futur mais il commence aujourd'hui.
- Vous avez un programme très ambitieux. Alors, disposez-vous des moyens pour atteindre vos objectifs ? Avez-vous déjà bénéficié du soutien de quelques partenaires techniques et financiers ?
-Nous avons une grande motivation et nous croyons en ce que nous faisons. Je pense que beaucoup de citoyens adhérent déjà au projet et nous accompagnent comme Esma Kane et Hamzo Bryn qui ont répondu présent dès le début du projet et que je remercie au passage.
Nous sommes ouverts à tous les partenariats et d'ailleurs nous sommes convaincus que seuls nous n'y arriverons pas, c'est pourquoi j'invite tout un chacun à se joindre à nous, ONGs, associations, citoyens lambda, partenaires techniques ou financiers, nous souhaitons collaborer avec autant de monde que possible.
Je pense que tout est à faire en matière d'environnement, il suffit de regarder autour de vous. Les images parlent mieux que les mots.
Je pense que si nos concitoyens avaient une meilleure vision, ils commenceraient par arrêter de couper les arbres... là encore il faut faire la chasse aux fausses croyances.
-Quels sont les défis environnementaux de la capitale Nouakchott ? Ses habitants ont-ils conscience des menaces qui pèsent sur eux ?
Pour le moment rien d'officiel. Je dois rencontrer le ministre de l'éducation justement sous peu, j'espère, pour discuter éducation civique à l'école. J'ai rencontré le Président du patronat, monsieur Zein Abidine qui lui-même est très conscient des enjeux et qui nous a proposé de nous accompagner sur le terrain. J'ai aussi eu une réunion avec le Directeur Général de la Société Mauritanienne de Transport de Déchets (SMTD) monsieur Moustapha Hamoud, qui a été extrêmement instructive sur bien des points.
J'espère faire adhérer la Première Dame au projet et aussi rencontrer le Président de la République. Après tout nous sommes tous dans le même bateau (rires).
Propos recueillis par Dalay Lam
lecalame