Human Right Watch (HRW), une ONG de défense des droits humains, invite les autorités mauritaniennes à « délivrer sans délai, un passeport à Mohamedou ould Sellahi, un ancien détenu de Guantanamo Bay, ou expliquer les bases juridiques sur lesquelles se fonde l’interdiction de voyager qui lui a été imposée », dans une déclaration publiée jeudi.
Lama Fakih, Directrice par intérim de la division Moyen Orient/Afrique du Nord, relève « qu’apparemment, il ne suffisait pas que les Etats-Unis détiennent Mohamedou ould Sellahi en l’absence de chefs d’inculpation pendant 14 ans. Maintenant, son propre gouvernement le prive de ses droits sans porter la moindre accusation sur lui ».
Mohamedou ould Sellahi, rappelle-t-on, a été arrêté à Nouakchott en décembre 2001 et interrogé sur des faits en rapport avec des activités terroristes. Il a par la suite été livré aux services américains via la Jordanie et détenu pendant 14 ans, entre ce pays, l’Afghanistan et le camp de Guantanamo Bay.
Un comité américain a décidé de sa libération en 2016 et il a été rapatrié vers la Mauritanie.
L’ancien détenu « souffrirait actuellement de maux de dos et de douleurs consécutives à l’ablation de sa vésicule biliaire à Guantanamo.
En l’absence de passeport, ould Sellahi, qui ne possède aucune autre nationalité, ne peut se rendre à l’étranger pour y suivre un traitement médical, qui selon lui, n’est pas disponible en Mauritanie», ajoute la déclaration de HWR.
Mohamedou ould Sellahi a écrit un livre sur sa détention sous le titre « les Cahiers de Guantanamo ».
Celui-ci a été traduit dans plusieurs langues et distribué à travers 25 pays.
AMI