Les meurtriers de Baghdad courent toujours
Il y a deux mois, par un beau matin au quartier Baghdad, à soixante-dix mètres au Sud de la Centrale chinoise communément appelée « Luzin El khadhra », le cadavre couvert de sang d'un jeune homme était découvert. Il semblait avoir été poignardé à plusieurs reprises. Rapidement informée, la police avait ouvert une enquête sitôt les formalités d’usage accomplies. Au cours des deux semaines qui suivirent, des dizaines de suspects furent interpelés et interrogés en divers différents commissariats, avant d’être tous relâchés, faute de preuves ou indices permettant de suivre une quelconque piste... Il semble aujourd'hui que ce dossier soit sur le point d'être refermé. Rappelons que d’autres meurtres perpétrés en 2003, 2008 et 2010 demeurent eux aussi des énigmes pour notre vaillante police. Il s'agit respectivement de celui du vieux Abdallahi ould Idhawi, d'un restaurateur tunisien et d'un gardien. Tous ces assassinats furent commis à El Mina.
L'axe de tous les dangers
Le nouvel axe goudronné reliant Capitale à Toujounine passe par l'ancien aéroport, Zaatar, Tin Soueïlim et Bouhdida. On l'appelle communément « Charé Tiw ». Il traverse une zone maraichère qui le borde de part et d’autre, constituant ainsi une aire isolée et obscure. Les rares passants qui y passent sont fréquemment la cible de malfaiteurs embusqués dans les arbres et palmiers. Chaque nuit, plusieurs personnes y sont braquées et délestées de tout, parfois physiquement agressées. Il y a quelques jours, trois jeunes hommes ont eu la malchance d'arrêter leur véhicule juste au carrefour Zaatar, avant de poursuivre à pied pour faire du sport. Arrivés au niveau des jardins maraîchers, les voilà soudain entourés par trois malfaiteurs armés de machettes. Heureusement, l'un des jeunes avait un petit pistolet dans sa poche. Il le sort et les malandrins prennent aussitôt leurs jambes à leur cou. Le jeune tire une balle en l'air et leur ordonne de s'arrêter. Deux des bandits qui couraient comme des lapins disparaissent mais, moins rapide, le troisième s'immobilise net, tremblant de peur. Les trois jeunes le ligotent et l'embarquent au commissariat le plus proche. La police a promis d'envoyer des patrouilles dans cette zone. En attendant, les truands continuent à y faire des victimes.
La bande de Tin Soueïlim
Tin Soueïlim n’a de cesse d’être un quartier mal famé. De jeunes voyous y sévissent en bandes, le plus souvent dès le coucher du soleil, parfois même en plein jour, malgré les incessantes patrouilles et rondes de la police et de la gendarmerie. Depuis deux mois, un groupe de voyous mineurs y braque et agresse sans vergogne. Ils ciblent surtout les femmes portant des sacs. S'ils croisent un homme seul, ils l'attaquent pour le braquer. Il y a quelques jours, Salem, un père de famille qui revenait de la prière d’Ichaa était pris à partie par ces bandits près de l'école primaire. Ils lui ont pris ses téléphones et le contenu de ses poches. Mais il a pu reconnaître l’un d’eux dont la famille habite tout près de chez lui. Il porte alors plainte et le jeune voyou est épinglé aussitôt. Les aveux du gamin permettent aux policiers d'arrêter ses complices. Salem a pu récupérer tous ses objets volés et a consenti à retirer sa plainte pour plaire à ses voisins. Une décision humainement compréhensible mais guère soucieuse du risque que courent ses autres riverains.
Mosy
lecalame