Le jeudi 10 février, dans la localité d’Isbeybirat, un puits d’orpaillage s’effondrait sur ses huit orpailleurs. Malgré la réactivité des secours, on ne compte aujourd’hui qu’un survivant. Ce drame relance le débat autour des dangers de l’orpaillage artisanal.
Les secouristes de Maaden, société minière mauritanienne chargée de coordonner les activités d’extractions minières artisanales à petite échelle (EMAPE), sont intervenus les premiers. Ils ont été rapidement rejoints par les camions et ambulances fournis par la mine de Tasiast.
Les opérateurs venus de Tasiast se sont relayés pendant plusieurs jours, malgré la grande distance (110km), auprès des équipes de secouristes de Maaden ; leur apportant un soutien de haut-niveau. Grâce à leur technicité, un des orpailleurs a pu être sauvé puis tiré des décombres. La mine de Tasiast a également tenu à présenter ses condoléances aux familles des victimes.
Les dangers de l’orpaillage
Suite à l’incident le gouvernement souhaite « bien situer les responsabilités et prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter la répétition d’un tel accident ». Le président Ghazouani a d’ailleurs demandé une enquête publique a cet effet. Elle devra être menée en toute transparence.
Depuis 2019, le gouvernement a largement contribué à réorganiser le secteur des EMAPE (or). Celui-ci était, jusque-là, dans une situation anarchique. Mais la Maaden, missionnée par l’Etat, semble avoir du mal à contrôler les dizaines de milliers d’orpailleurs présent en Mauritanie. De fait, la région d’Isbeybirat les voit proliférer, alors qu’elle ne se trouve pas dans une zone d’exploitation extractive traditionnelle légale.
Les risques de sûreté, tels que les effondrements, ne sont pas les seules problématiques liées aux activités d’EMAPE. Celles-ci génèrent un fort marché noir (plusieurs centaines de millions de dollars), qui échappe totalement à l’Etat. L’orpaillage artisanal, légal ou clandestin, comporte aussi de lourds enjeux environnementaux : rejet de mercure, érosion des sols, etc. lecalame