Des membres du gouvernement ont commenté, lundi, à Nouakchott, les résultats des travaux du conseil des ministres, tenu dans la matinée. Il s’agit des ministres, de l’Équipement et des Transports, porte-parole du gouvernement, des Affaires économiques et de la Promotion des Secteurs productifs, des Finances et du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme.
Prenant la parole en premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le Conseil a examiné et approuvé un certain nombre de projets de loi, de décrets et de communications. Parmi ces projets figurent : un projet de loi de finances rectificative pour l’année 2023 ; un projet de décret portant création du Conseil National de Normalisation et de promotion de qualité ; un projet de décret portant création du Comité Mauritanien d’Accréditation ; un projet de décret précisant les conditions d’attribution, de suspension ou de retrait des organismes d’évaluation de la conformité, et une communication orale relative au sommet de Paris pour un pacte financier mondial nouveau.
Le ministre des affaires économiques, a indiqué qu’il a présenté une communication orale devant le conseil concernant le sommet de Paris pour un nouveau pacte de financement, auquel a pris part le Président de la République. Ce sommet, précise-t- il, se pose la question du financement de deux thématiques que sont la pauvreté et les effets du changement climatiques, soulignant que son objectif était de trouver un consensus sur les réformes à initier efficacement pour résoudre ces problématiques, et vise à mobiliser le secteur privé et l’ensemble des institutions internationales qui peuvent contribuer au financement de ces deux thématiques.
Il a ajouté que la communication qu’il a faite, a été l’occasion pour lui de faire le point sur les progrès de la Mauritanie par rapport à la communauté financière internationale et les grandes problématiques auxquelles elle fait face.
Au sujet de la possibilité de trouver un financement de l’hydrogène vert, le ministre des affaires économiques a fait référence à la communication du Président de la République devant ses pairs durant le sommet et qui a positionné la Mauritanie en tant que l’une des destinations de la production de l’hydrogène vert. Dans ce cadre, il a rappelé qu’une réunion a été déjà tenue à Nouakchott sur le financement de cette filière, soulignant que son financement en Afrique nécessite la mobilisation de centaines des milliards de dollars.
Concernant l’apport de ce sommet à la Mauritanie, il a indiqué que l’idée directrice était que l’Afrique est piégée par la dette et souffre de l’inflation. Sauf que ceci n’est pas le cas pour la Mauritanie, dont la performance a été saluée au niveau international, du fait qu’elle a pu maitriser sa dette. Le ministre a, dans ce cadre, souligné que la Mauritanie s’est beaucoup efforcée à trouver sa propre voie pour régler ses problèmes en dehors de certaines initiatives faites dans le cadre africain.
Répondant à une question relative aux fonds qui ont été attribués à des pays africains voisins, et n’ont pas profité à notre pays, M. Kane a précisé qu’il s’agit d’un cadre spécifique mis en place au profit de certains pays et institutions. Par ailleurs, il a relevé que la Mauritanie poursuivra ses efforts pour la mobilisation de ses partenaires pour financier ses projets structurants. C’est dans ce cadre que sera organisée, le 17 juillet prochain à Nouakchott, la conférence regroupant tous les bailleurs de fonds et partenaires pour la mobilisation de 500 millions de dollars destinés au financement de la ligne électrique Nouakchott- Néma.
De son côté le ministre des Finances, M. Isselmou Ould Mohamed M’bady, a déclaré que la loi de Finances rectificative a enregistré une baisse de 4.54% (-5,06 milliards MRU), pour s’établir à 106,36 milliards MRU en dépenses et en recettes, contre 111,42 milliards MRU dans la loi de Finances initiale.
C’est ainsi qu’elle affiche un déficit budgétaire global (dons compris) de 10,84 milliards MRU (3,3% du PIB non extractif), contre 9,42 milliards MRU (2,8% du PIB non extractif) pour la loi de finances initiale, soulignant que ce déficit sera financé entièrement sur fonds propres de l’Etat sans recours à l’endettement extérieur.
Par ailleurs, il a ajouté que les recettes budgétaires connaissent une diminution de 6,48 milliards MRU, soit 6,35% par rapport aux prévisions initiales. Cette diminution, dit-t- il, s’explique essentiellement par la révision à la baisse des prévisions initiales des droits et taxes sur le commerce international, des recettes du secteur de la pêche, des dividendes de la SNIM et des dons et projets, qui sera compensée partiellement par l’incidence des mesures nouvelles prises dans le cadre du présent projet de LFR, et un encaissement plus important que prévu des appuis budgétaires alloués par nos partenaires au développement.
Dans le domaine fiscal, le ministre a indiqué qu’une modification du régime fiscal a été faite en raison de la nécessité de créer un espace budgétaire pour financer nos priorités de développement inscrites dans le Programme Taahoudaty de Son Excellence M. le Président de la République et dans la SCAPP, tout en maintenant la stabilité du cadre macro-économique et la discipline budgétaire.
M. Ould Mohamed M’bady a également ajouté que la nouvelle révision du code général des impôts, comprend l’introduction de l’obligation de déclaration de l’impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises bénéficiant de régimes fiscaux dérogatoires et le rétablissement du taux de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les services de télécommunications à 18% (contre 16% actuellement).
Pour sa part, le ministre du Commerce, M. Lemrabott Ould Bennahi, a évoqué l’économie des trois projets de décrets relevant de son département, que sont : le projet de décret portant création du Conseil National de la Normalisation et de la Promotion de la Qualité, le projet de décret portant création du Comité Mauritanien d’Accréditation et le projet de décret précisant les conditions d’attribution, de suspension ou de retrait de l’agrément des organismes d’évaluation de conformité.
Il a expliqué que l’objectif du premier décret est de faciliter partiellement la normalisation et la métrologie, d’aider à la définition des spécificités, d’améliorer la qualité, et d’aider au développement de l’industrie au niveau local.
Il a précisé que le deuxième décret relatif à l’accréditation a pour objet de donner un avis sur les demandes d’accréditation présentées par les organismes délivrant les attestations de conformité, tandis que le troisième décret constitue le dernier maillon de l’infrastructure du système de normalisation et de métrologie, régi par les lois nationales, soulignant qu’avec ces trois textes, le système mauritanien en matière de normalisation et de métrologie des produits est parachevé.
Le ministre de l’Équipement et des Transports, Porte-parole du gouvernement, M. Nany Ould Chrougha, en réponse à une question relative à l’avancement des travaux au niveau des chantiers de constructions à Nouakchott, dont le pont Madrid, et d’autres ouvrages routiers, il s’est dit satisfait du rythme d’avancement des travaux notamment au niveau du pont de Madrid.
AMI