Le Qatar, mis au ban pour son soutien présumé au "terrorisme" et son rapprochement avec l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite, a rejeté implicitement des demandes de ses adversaires arabes jugées maximalistes et attentatoires à sa souveraineté.
Cette liste de demandes, exigeant notamment la fermeture de la télévision Al Jazeera et d'une base militaire turque ainsi que la réduction des relations avec l'Iran, avait été soumise le 22 juin au Qatar, qui devait donner sa réponse dans les 10 jours, donc en principe avant dimanche soir.
Dans la soirée dimanche, les autorités à Doha ont fait savoir que le Qatar allait remettre lundi matin sa réponse officielle à cette liste, via "une lettre écrite" de son émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, qui mène une médiation dans cette crise du Golfe.
Cette lettre sera remise par le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.
"La liste des demandes est faite pour être rejetée", avait déclaré dès samedi le chef de la diplomatie qatarie: "l'Etat du Qatar (...) la rejette par principe", avait-il ajouté, à Rome.
Après cette annonce de Doha dimanche soir, le Koweït a demandé aux adversaires du Qatar de prolonger de 48 heures leur ultimatum, ce que ces derniers ont accepté dans un communiqué commun publié lundi avant l'aube par l'agence saoudienne Spa.
- Le cavalier seul de Doha -
L'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis, trois voisins du Qatar dans le Golfe, mais aussi l'Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec Doha, accusant l'émirat de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, bête noire de Ryad.
Le Qatar rejette ces allégations en contestant la véracité des faits qui lui sont reprochés et en mettant en avant le fait que nul n'a le droit de lui dicter sa politique étrangère.
"Tout le monde est conscient que ces demandes sont destinées à empiéter sur la souveraineté de l'Etat du Qatar", a souligné samedi à Rome le chef de la diplomatie de ce pays du Golfe.
Dans leur bras de fer avec le Qatar, ses adversaires ont placé la barre très haut, le sommant de réintégrer le consensus régional sur des questions aussi sensibles que le soutien aux islamistes ou les rapports avec l'Iran.
Ce petit pays, riche de ses ressources gazières et aux ambitions sans limite, a toujours fait cavalier seul en politique étrangère, bien qu'appartenant au Conseil de coopération du Golfe (CCG).
La diplomatie, les médias et le sport sont les mamelles du statut que le Qatar s'est efforcé de bâtir et qui est devenu, au fil du temps, insupportable pour ses voisins.
L'ambassadeur des Emirats en Russie, Omar Ghobash, a prévenu cette semaine que de nouvelles sanctions étaient possibles si Doha n'adhère pas aux demandes de ses voisins.
Outre une possible suspension du Qatar au CCG, les quatre pays pourraient demander à leurs partenaires commerciaux de faire un choix: continuer à traiter avec eux ou avec le Qatar, a indiqué l'ambassadeur au quotidien britannique The Guardian.
Exaspérés par le soutien ouvert du Qatar aux islamistes en général et aux Frères musulmans en particulier et par le ton irrévérencieux d'Al Jazeera, ses voisins du Golfe avaient fait une première tentative il y a trois ans pour le faire rentrer dans le rang.
En 2014, le sommet de Ryad avait vu le jeune émir qatari Tamim ben Hamad Al-Thani promettre entre autres de renvoyer les figures islamistes accueillies dans son pays et d'atténuer la tonalité jugée agressive par ses voisins d'Al Jazeera.
- Crise prévisible -
Mais hormis le départ annoncé de quelques figures islamistes, rien n'a changé affirment les détracteurs de Doha.
En fait, la crise couvait depuis 20l0 "quand le Qatar a basculé dans une diplomatie d'engagement" en faveur des révoltes du Printemps arabe, alors que les pays du Golfe y étaient hostiles, comme le rappelle Nabil Ennasri, directeur de l'Observatoire du Qatar, dans une récente tribune dans le quotidien français Le Monde.
Face à la crise actuelle, Doha fait le dos rond en espérant que les pressions internationales feront fléchir ses adversaires.
"Le Qatar s'engagera dans un dialogue constructif" avec ses adversaires "si leurs allégations sont soutenues par des preuves claires", a dit le 28 juin son ministre des Affaires étrangères.
Mais, outre l'Iran et la Turquie qui le soutiennent, le Qatar s'est heurté à des signaux contradictoires de l'administration américaine, le président Donald Trump lui demandant de cesser de financer les mouvements extrémistes et le Département d'Etat prônant lui pour un dialogue pour résoudre la crise.
Le Koweït a tenté une médiation infructueuse jusqu'ici. Plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis, la Turquie, la France et la Russie, ont aussi offert leurs bons offices, sans résultat apparent.
Les Emirats arabes unis ont prévenu le 19 juin que l'isolement du Qatar pourrait durer des "années" si les désaccords persistent.
(©AFP / 03 juillet 2017 02h47)
Cette liste de demandes, exigeant notamment la fermeture de la télévision Al Jazeera et d'une base militaire turque ainsi que la réduction des relations avec l'Iran, avait été soumise le 22 juin au Qatar, qui devait donner sa réponse dans les 10 jours, donc en principe avant dimanche soir.
Dans la soirée dimanche, les autorités à Doha ont fait savoir que le Qatar allait remettre lundi matin sa réponse officielle à cette liste, via "une lettre écrite" de son émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, qui mène une médiation dans cette crise du Golfe.
"La liste des demandes est faite pour être rejetée", avait déclaré dès samedi le chef de la diplomatie qatarie: "l'Etat du Qatar (...) la rejette par principe", avait-il ajouté, à Rome.
Après cette annonce de Doha dimanche soir, le Koweït a demandé aux adversaires du Qatar de prolonger de 48 heures leur ultimatum, ce que ces derniers ont accepté dans un communiqué commun publié lundi avant l'aube par l'agence saoudienne Spa.
- Le cavalier seul de Doha -
L'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis, trois voisins du Qatar dans le Golfe, mais aussi l'Egypte ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec Doha, accusant l'émirat de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, bête noire de Ryad.
Le Qatar rejette ces allégations en contestant la véracité des faits qui lui sont reprochés et en mettant en avant le fait que nul n'a le droit de lui dicter sa politique étrangère.
"Tout le monde est conscient que ces demandes sont destinées à empiéter sur la souveraineté de l'Etat du Qatar", a souligné samedi à Rome le chef de la diplomatie de ce pays du Golfe.
Dans leur bras de fer avec le Qatar, ses adversaires ont placé la barre très haut, le sommant de réintégrer le consensus régional sur des questions aussi sensibles que le soutien aux islamistes ou les rapports avec l'Iran.
Ce petit pays, riche de ses ressources gazières et aux ambitions sans limite, a toujours fait cavalier seul en politique étrangère, bien qu'appartenant au Conseil de coopération du Golfe (CCG).
La diplomatie, les médias et le sport sont les mamelles du statut que le Qatar s'est efforcé de bâtir et qui est devenu, au fil du temps, insupportable pour ses voisins.
L'ambassadeur des Emirats en Russie, Omar Ghobash, a prévenu cette semaine que de nouvelles sanctions étaient possibles si Doha n'adhère pas aux demandes de ses voisins.
Outre une possible suspension du Qatar au CCG, les quatre pays pourraient demander à leurs partenaires commerciaux de faire un choix: continuer à traiter avec eux ou avec le Qatar, a indiqué l'ambassadeur au quotidien britannique The Guardian.
Exaspérés par le soutien ouvert du Qatar aux islamistes en général et aux Frères musulmans en particulier et par le ton irrévérencieux d'Al Jazeera, ses voisins du Golfe avaient fait une première tentative il y a trois ans pour le faire rentrer dans le rang.
En 2014, le sommet de Ryad avait vu le jeune émir qatari Tamim ben Hamad Al-Thani promettre entre autres de renvoyer les figures islamistes accueillies dans son pays et d'atténuer la tonalité jugée agressive par ses voisins d'Al Jazeera.
- Crise prévisible -
Mais hormis le départ annoncé de quelques figures islamistes, rien n'a changé affirment les détracteurs de Doha.
En fait, la crise couvait depuis 20l0 "quand le Qatar a basculé dans une diplomatie d'engagement" en faveur des révoltes du Printemps arabe, alors que les pays du Golfe y étaient hostiles, comme le rappelle Nabil Ennasri, directeur de l'Observatoire du Qatar, dans une récente tribune dans le quotidien français Le Monde.
Face à la crise actuelle, Doha fait le dos rond en espérant que les pressions internationales feront fléchir ses adversaires.
"Le Qatar s'engagera dans un dialogue constructif" avec ses adversaires "si leurs allégations sont soutenues par des preuves claires", a dit le 28 juin son ministre des Affaires étrangères.
Mais, outre l'Iran et la Turquie qui le soutiennent, le Qatar s'est heurté à des signaux contradictoires de l'administration américaine, le président Donald Trump lui demandant de cesser de financer les mouvements extrémistes et le Département d'Etat prônant lui pour un dialogue pour résoudre la crise.
Le Koweït a tenté une médiation infructueuse jusqu'ici. Plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis, la Turquie, la France et la Russie, ont aussi offert leurs bons offices, sans résultat apparent.
Les Emirats arabes unis ont prévenu le 19 juin que l'isolement du Qatar pourrait durer des "années" si les désaccords persistent.
(©AFP / 03 juillet 2017 02h47)