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un grain de sable pour secouer la poussière...

Collège des avocats de l’État mauritanien, Partie Civile dans le dossier Corruption: Communiqué

Vendredi 12 Mars 2021 - 15:43

Le déferrement et l’inculpation de personnes impliquées dans le dossier « Corruption » étaient attendus avec impatience par tous ceux, pour qui, la protection des biens publics constitue un enjeu majeur dans un pays aux ressources limitées.
Ainsi, sont  désormais ouvertes  les voies  judiciaires permettant à la Collectivité Nationale de recouvrer  ses  biens  et  avoirs,  frauduleusement  dissipés,  et  de  sanctionner  les  auteurs  des infractions gravissimes dûment constatées.

Les effets escomptés de la procédure pénale, aujourd'hui engagée pour faits de corruption et blanchiment contre des responsables publics dont l'ancien Président, Monsieur Mohamed Ould Abdel  Aziz  vont  cependant  au-delà.  Il  s’agit  également  de  mettre  fin  à  l'impunité  avec ses conséquences  dévastatrices  pour  les  institutions  publiques  et  pour  la  société  dans  son ensemble.
Dans ce contexte, l’auteur principal ne peut plus continuer d’invoquer une prétendue immunité constitutionnelle pour se soustraire à son obligation de rendre compte.

Violant frontalement les préceptes de l’ Islam, qui imposent  à chacun de répondre de ses  actes ; dénaturant  à travers  une  lecture sommaire la lettre et l’esprit   des  dispositions de la  loi fondamentale de notre pays, allant à l’encontre des règles et normes internationales qui ont mis fin  à  l’impunité  des  chefs  de  l’Etat  pour  les  infractions  de  droit  commun  qu’ils  commettent durant l’exercice de leur mandat, cette posture s’avère sans lendemains .
Il incombe, par conséquent  aux accusés  et en particulier  à l’ancien Président de la République– qui a déclaré lui-même publiquement être à la tête d’une fortune immense ne provenant pas  de ses salaires et émoluments-, de s'expliquer sur l'origine de leurs richesses en application  des dispositions de l'article 16 de la loi n°2016-014 relative à la lutte contre la corruption qui impose à toute personne publique de " justifier l'augmentation de son patrimoine par rapport à ses revenus légitimes."

Le droit et la morale politique leur dictent de s'expliquer en toute transparence devant la justice et de ne point s’abriter derrière de faux fuyants.
A  l’entame  de  la  phase  judiciaire  de  ce  dossier,  notre  Collège  se  félicite  de  la  poursuite  des  efforts déployés par notre pays pour rendre justice et restituer à la Nation les biens spoliés, dans la sérénité et dans le respect des règles de procédure et de fond, dignes d'un Etat de droit.
Pour notre part, nous continuerons d’exercer conformément aux règles de l’éthique qui fondent notre profession, notre ministère d’avocat en présentant, par les moyens de droit, devant toutes les  instances  d’instruction  ou  de  jugement  nationales  et  étrangères  tout  acte  de  procédure permettant à notre pays de recouvrer les innombrables biens dissipés à son préjudice.

Nouakchott le 12/3/2021

Pour le Collège 
Le Bâtonnier
Me Brahim Ebety


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