Ce mercredi 2 janvier 2019, Biram Dah Abeïd s’est livré à un véritable show médiatique devant des militants et sympathisants de son mouvement, à son domicile au PK10. Le député n’a pas perdu de sa verve malgré plus de quatre mois d’emprisonnement et une santé précaire. Pour son premier grand rendez vous avec la presse venue en nombre, le président de IRA a de nouveau déclaré sa candidature à l’élection présidentielle espérant rassembler plus de formations politiques autour de sa candidature et fédérer plus de mauritaniens.
Les priorités du programme politique du futur candidat seront axés sur la « réhabilitation, la reconstruction de l’unité nationale ». « Je pense que les mauritaniens sont trop divisés. Le régime les a trop divisés. Le régime continue encore à entretenir la division des mauritaniens (…).La communion nationale sera l’un des grands chantiers », a avancé le dirigeant abolitionniste.
Le président de IRA Mauritanie est revenu sur ses différentes rencontres avec son plaignant Deddeh Ould Abdellahi, lors de l’enregistrement du documentaire, les conditions de son arrestation et son jugement. D’emblée, Biram a réfuté les différentes assertions avancées ça et là concernant sa présence lors du jugement et son refus de céder à « toutes les tentatives du juge de le convaincre à assister à ladite audience en tant que député . il n’y a pas eu de présence de ma personne dans les tribunaux.
Tout ce qui a été fait, ils l’ont fait eux-mêmes, pour leurs intérêts eux-mêmes", a-t-il ajouté. Biram considère qu’il a été enjoint au plaignant de déposer une plainte et puis après de la retirer. Ce sont les services de renseignements, l’Etat, qui lui ont dit de déposer la plainte, puis sont revenus pour lui dire de la retirer. Pour quelles raisons ? s’interroge Biram. « En tout cas, je ne suis pas revenu sur mes propos. Je persiste et je signe. J'ai refusé, poursuit le leader abolitionniste, les différentes avances qu’ils ont tenté de me faire parvenir afin que j’accepte de discuter ne serait-ce que le minimum avec lui . J’ai toujours dit non. J’ai toujours refusé", a fait savoir Biram .
Le député rend le gouvernement responsable de son arrestation : « le pouvoir a voulu m’arrêter pour empêcher le parti Sawab de rafler beaucoup de sièges de député. Ça allait être le cas. Mon emprisonnement a été un véritable handicap pour le déroulement de la campagne, pour l’exploitation du capital confiance et de charisme au sein des populations. Le pouvoir a gagné sur ce point parce qu’il a limité notre présence dans le parlement par cette arrestation arbitraire. Aussi le pouvoir tenait à ce que Adama Sy, veuve de l’un des militaires assassinés durant la tentative de génocide et représentative d’un échantillon important de notre société, de notre opinion publique, n’entre pas au parlement. Il voulait empêcher aussi Haby Mint Rabah, l’esclave que nous avons libérée n’accède au parlement. Parce que l’entrée de ces deux femmes dans le parlement a une très très forte charge symbolique qui allait éclabousser beaucoup de tabous, délier beaucoup de langues et déconstruire dans les esprits », a expliqué Biram.
Il n’a pas manqué de marteler que l’Union de l’aile politique de IRA, le RAG avec Sawab a dérouté le pronostic du pouvoir. Biram a livré un réquisitoire sans complaisance sur le système judiciaire mauritanien : « les juges, malheureusement, sont dressés dans une optique gravissime. Ils sont obligés de se conformer aux directives du pouvoir politique et ceci, en matière de règlement de compte contre les adversaires. Le régime mauritanien n’hésite pas trop à utiliser les juges… ».
Pour Biram, « quand les populations, les citoyens n’ont plus confiance au système judiciaire, c’est ça qui ouvre la porte au chaos ».
Relativement à la mollesse de l’opposition durant son arrestation et sa détention, Biram estime que les dirigeants de celle-ci ont fait ce qu’ils peuvent faire. Je pense que beaucoup de gens de IRA sont déçus de ce que l’opposition a pu faire et beaucoup de mauritaniens. Mais l’opposition n’est pas IRA. La combativité mais surtout le terrain d’action ne sont pas les mêmes. L’opposition n’a jamais choisi un terrain d’action de revendications populaires. L’opposition a toujours évité de l’endurance. Mais je pense que notre collaboration avec l’opposition est très importante pour ce qui va suivre pour l’intérêt de la Mauritanie », a-t-il prédit.
Enfin,pour le leader abolitionniste, il est indispensable d’administrer un remède de cheval à la Mauritanie et poser des « actes politiques virils pour sortir le pays du chaos ».
source lecalame.info