Une attaque à la voiture-bélier a fait 14 blessés, dont une majorité de soldats israéliens, avant l'aube jeudi dans le centre de Jérusalem, un acte salué par le Hamas palestinien comme une "réponse" au plan de Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien.
Dans la foulée de cette attaque, qui n'a pas été revendiquée, les autorités israéliennes menaient une chasse à l'homme pour retrouver le conducteur du véhicule qui a foncé sur une foule à 01H45 (23h45 GMT mercredi) sur une rue passant devant la "First station".
Cette ancienne gare reconvertie en lieu de loisirs, avec des bars et surtout des restaurants, est située à Jérusalem-Ouest mais à la lisière de la partie orientale de la ville, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
Selon la radio publique israélienne, parmi les militaires figuraient des recrues qui se dirigeaient vers une cérémonie au mur des Lamentations à quelques centaines de mètres de la "First Station".
Mais "un terroriste a foncé avec sa voiture vers les soldats", a souligné l'armée israélienne. "Un soldat a été grièvement blessé et évacué vers un hôpital (...) 11 autres soldats ont aussi été légèrement blessés", a ajouté l'armée.
En 2017, une attaque similaire avait tué quatre soldats israéliens dans la Ville sainte.
- Hamas vs. Trump -
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants sous strict blocus israélien et séparée géographiquement de Jérusalem et de la Cisjordanie occupée, a salué cette attaque sans toutefois la revendiquer.
"L'opération de la résistance dans le centre de Jérusalem occupée est une réponse tangible de notre peuple au plan de destruction de Trump", a déclaré son porte-parole Hazem Qassem.
Dévoilé la semaine dernière à Washington par le président américain, flanqué du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le projet américain pour le Proche-Orient prévoit notamment de faire de Jérusalem la capitale "indivisible" d'Israël.
L'architecte de ce plan, Jared Kushner, conseiller et gendre de Donald Trump, doit discuter jeudi à l'ONU de son projet globalement salué en Israël, mais fustigé dans les Territoires palestiniens, tant par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas que par le Hamas.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé dans un communiqué à "poursuivre la stratégie de construction" de ses forces à Jérusalem et en Cisjordanie occupée.
- Heurts en Cisjordanie, frappes à Gaza -
En Cisjordanie occupée, un Palestinien de 19 ans a été tué jeudi matin par un tir israélien et sept autres ont été blessés dans des heurts à Jénine (nord), selon l'agence officielle palestinienne Wafa.
Un photographe de l'AFP sur place a vu la dépouille à l'hôpital de Jénine, où des dizaines d'hommes scandaient "martyr", en transportant le corps sur un brancard.
Les heurts ont éclaté après la démolition par les militaires de la maison d'Ahmed Qanbah, un Palestinien membre d'un commando ayant mené une attaque en 2018 qui a tué un rabbin près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, selon l'armée israélienne.
Dans la foulée de cette attaque, l'armée avait détruit la maison de la famille d'Ahmed Qanbah, conformément à sa politique de démolition des résidences de personnes responsables d'attaques.
Ces démolitions provoquent souvent la colère des habitants et des affrontements avec les forces israéliennes.
La résidence d'Ahmed Qanbah avait été rebâtie selon les militaires, qui ont procédé jeudi à une nouvelle démolition, provoquant des heurts dans le secteur, des témoins faisant état de jeunes lançant des pierres sur les soldats.
L'armée israélienne a pour sa part indiqué que des hommes avaient lancé des engins explosifs et ouvert le feu sur des militaires, qui ont répliqué avec des tirs afin de "lever la menace".
Dans la bande de Gaza, l'aviation israélienne a ciblé jeudi matin des positions du Hamas après des lancements de ballons incendiaires depuis l'enclave palestinienne vers Israël. "Des infrastructures souterraines utilisées par le Hamas ont été ciblées", a indiqué l'armée.
Ces frappes ont endommagé des habitations au nord du camp de réfugiés "al-Chati", aussi appelé "Beach Camp", et touché des installations près de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, ont indiqué à l'AFP des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes.
Ces sources n'ont fait état d'aucun blessé dans ces nouvelles frappes, qui interviennent après une série de tirs de roquettes et de mortier ces derniers jours depuis la bande de Gaza.
AFP