L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) a appris avec regret et consternation, le naufrage, le 4 Décembre 2019, au large des côtes mauritaniennes près de la ville de Nouadhibou, d’une embarcation en provenance de la Gambie avec à son bord près de 200 personnes. Plus de 60 corps de personnes noyées ont été repêchées pendant que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres disparus.
Ce drame s’ajoute à la longue liste des personnes mortes et/ou disparues en mer, fuyant la misère, la pauvreté et les conflits pour chercher une vie meilleure en Europe ou ailleurs.
Face à cette douloureuse circonstance, l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), s’incline devant la mémoire de toutes les victimes, adresse ses condoléances aux familles des disparus et souhaite un prompt rétablissement aux rescapés.
Tout en se félicitant des efforts menés par les uns et les autres dans l’organisation des secours, nous exhortons les autorités à mettre en place les mesures nécessaires à la prise en charge des blessés et la protection des droits des personnes vulnérables conformément aux textes nationaux et conventions internationales ratifiées par la Mauritanie en la matière.
Devant cette triste occasion, nous exprimons notre indignation et notre opposition aux politiques migratoires de nos Etats dont les efforts sont essentiellement orientés vers le renforcement des mesures d’endiguement et de fermeture des frontières, rendant ainsi les routes migratoires de plus en plus dangereuses et risquées.
Force est de reconnaitre que les effets néfastes de ces politiques migratoires liées à la mauvaise gouvernance dans nos Etats sont autant de facteurs qui permettent de pointer du doigt la responsabilité de nos dirigeants sur la mort de ces jeunes hommes et femmes sur les routes migratoires.
L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), lance un appel aux autorités mauritaniennes, gambiennes et sénégalaises pour ouvrir une enquête sur les circonstances de ce naufrage afin de situer les responsabilités tant en amont qu’en aval et traduire les auteurs de cette tragédie en justice pour que les victimes puissent bénéficier des réparations.
L’AMDH demande aux autorités de permettre aux organisations de défense des droits des personnes en migration d’accéder au centre d’hébergement des rescapés afin de s’informer sur les conditions de leur séjour dans ce lieu et recueillir leurs témoignages.
Fait à Nouakchott, le 09 Décembre 2019
Le bureau exécutif