A Aminata Brahim Kane, un hommage posthume

Rappelée à Allah à l’aube du mercredi 19 mars 2025, Aminata Brahim Kane laisse derrière elle un vide immense, mais aussi un héritage d’amour, de bienveillance et de générosité. Après l’émotion, le chagrin et le recueillement, vient le temps de lui rendre hommage, à elle qui fut bien plus qu’une seconde mère. Issue de la même génération que ma mère biologique, leur relation, nouée dès les années cinquante, s’est renforcée au fil du temps, tissée de respect, d’affection et de partage.

Aminata Brahim Kane a été une présence essentielle à chaque étape de ma vie. Je me souviens de mon enfance, lorsque, durant les vacances estivales, je la rejoignais avec mon oncle Yahya Kane – paix à son âme – et la regrettée Fatima Baba Diallo, décédée en 2009. Ensemble, nous entreprenions le périple annuel de Kalignoro à Ould Yenge, avant de poursuivre à Sélibaby, jusqu’à la réouverture des classes. Ces moments restent gravés dans ma mémoire comme des instants de bonheur et de transmission.

Son soutien indéfectible a marqué les moments décisifs de mon existence. Elle était là pour m’encourager durant la période du baccalauréat, et encore plus lors de mes fiançailles et de mon mariage. Si j’ai réussi ma vie, c’est en grande partie grâce à elle, à ses conseils, à sa présence rassurante et à son amour inconditionnel. Aminata Kane incarnait la générosité, la grandeur d’âme et la gentillesse.

Son influence bienfaitrice s’est étendue bien au-delà du cercle familial. De nombreux cadres de la Wilaya du Guidimagha, quelle que soit leur appartenance ethnique – Maure, Pulaar ou Soninké – ont bénéficié de son soutien, de son écoute et de sa bienveillance. Aujourd’hui, nous pleurons son départ, mais nous célébrons aussi la femme exceptionnelle qu’elle a été.

Que son âme repose en paix aux côtés de ceux qui l’ont précédée, et que son souvenir continue d’inspirer ceux qui ont eu la chance de la connaître. Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un.

Amadou BA
Fonctionnaire des Nations Unies en RDC