Les pêcheurs artisans ont levé la voile en direction des zones de pêche au poulpe. Mais attention annonce de mauvais temps.
Environ 3.000 embarcations de pêche artisanale sur 4 à 5000 embarcations ont été autorisées lundi à se rendre en zone de pêche au poulpe. La gestion de cet immense parc a été traitée avec diligence par l’autorité des garde-côtes qui, parallèlement, exigeait une liste de matériels de sécurité à bord comme les gilets de sauvetage, les extincteurs. Le drapeau rouge pour rappeler au marin le danger d’un mauvais temps a également été déployé. La majeure partie des embarcations sorties ce matin (00 H) sont des embarcations pontées. Les garde-côtes avaient, à l’occasion, tenu une réunion de concertation avec les fédérations à quelques heures de la reprise pour clarifier les conditions sécuritaires idoines pour la sortie en mer des pirogues.
Mais tous les navires n’ont pas eu les mêmes chances car certains navires construits et fournis par le Chantier Naval de Mauritanie (CNM), restés depuis longtemps en rade, à cause d’une guerre sémantique sur leurs spécifications, entre l’ancien ministre et les acquéreurs, a cloué en rade les navires et impacté le remboursement escompté par le CNM de certains acteurs. En effet, 20 à 30 navires auraient été déroutés à leur sortie vers la rade à cause de dettes que les souscripteurs n’auraient pas payées à temps. Le CNM aurait même placé ses hommes avec les garde-côtes pour s’assurer que ces navires-là ne reprendraient pas le large sans avoir payé 50 et parfois même 100% d’une dette de 1.300.000 MRU (coût de cession) à raison de 87.500 MRU/mois. Le délai de grâce étant terminé, ces navires sont revenus à la case-départ.
La Mauritanie détient l’un des plus importants parcs piroguiers dans la sous-région ; environ 9.000 embarcations. Le secteur des pêches lui rapporte « 10 % de son PIB et 30 à 40 % de ses exportations ». La richesse halieutique est à l’origine d’une extraversion économique qui a permis à des investisseurs étrangers de s’y investir améliorant l’infrastructure à terre en annexe au secteur.
La reprise des activités de pêche artisanale s’opère, malgré tout, sous de bons signes selon les acteurs. Le prix de l’essence subventionnée par l’Etat a été drastiquement revu à la baisse dans les pirncipales pompes. En effet, de plus 500 Mro, le litre est désormais vendu aux pêcheurs artisans à 312 Mro.
Il y aura, sans doute, beaucoup de regret pour les. acteurs qui ne pourront pas profiter des stocks constitués et qui augurent d’une importants production, notamment dans la zone où centre, où une récente campagne de l’IMROP attesterait d’une abondance de poissons.
La pêche artisanale occuperait directement 42 000 personnes et de milliers d’autres investies dans les emplois en annexe au sous-secteur.
Le secteur des pêches en Mauritanie est l’un des secteurs les plus transversaux. C’est aussi un secteur convoité par des partenaires étrangers souvent en concurrence mortelle.
Des réalités économiques à l’origine de plusieurs programmes publics de formation pour l’insertion et la lutte contre la tentation d’immigration des jeunes dans ce secteur.
ladepeche.mr