Depuis quelques semaines, il a été constaté une immixtion grave et dangereuse de l’appareil gouvernemental, à travers les services de la primature, dans les affaires syndicales. En effet, le cabinet du premier ministre, transformé pour les besoins de la cause en officine de pressions et d’intimidation, a reçu plusieurs cadres et fonctionnaires de l’Education Nationale, membres d’organisations syndicales, pour leur intimer l’ordre et la directive d’adhérer et de renforcer l’Union des Travailleurs de Mauritanie (UTM).
Cette immixtion aberrante résulte de l’organisation prochaine des élections de représentativité entre les syndicats professionnels dans notre pays, processus convenu entre les partenaires sociaux, l’Etat et le BIT, pour lesquelles le gouvernement affiche un parti pris sans précédent dans les annales de l’histoire du mouvement syndical mauritanien. Ne se contentant pas de cette officine de la primature, le parti Etat, Union Pour la République (UPR) a mis en place des comités régionaux de supervision de l’embrigadement des enseignants au niveau des directions régionales de l’éducation nationale (DREN) pour mener des pressions et des chantages sur l’ensemble des corps de l’enseignement.
D’autre part, il a été noté au niveau de tous les départements ministériels, une campagne visant à obliger tous les agents de l’Etat de se présenter dans les circonscriptions électorales pour s’inscrire sur le fichier en cours de réactualisation. Il découle de toute cette situation, une volonté de restreindre et d’orienter le choix des travailleurs et des travailleuses du secteur public et parapublic, dans le libre exercice de leurs droits syndical et/ou d’appartenance, droits garantis et protégés par la Constitution de notre pays et par celle de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
La CGTM condamne avec la dernière énergie ces ingérences de l’appareil gouvernemental et du parti au pouvoir dans les affaires syndicales et dans le choix des travailleurs, en violation flagrante des conventions 87 et 98 de l’OIT, portant respectivement sur la liberté syndicale et la libertéd’association, ainsi que le droit de négociation et d’organisation.
La CGTM lance un appel pressant à tous les travailleurs et à toutes les travailleuses de notre pays, de préserver leur dignité et leur liberté et de s’opposer à toutes les velléités d’embrigadement dont ils et elles font l’objet de la part des pouvoirs publics.
La CGTM prend à témoin le bureau international du travail (BIT) devant ces violations flagrantes du mémorandum convenu entre les partenaires sociaux et l’Etat, sous sa supervision, quant à l’organisation d’élections de représentativité libres, transparentes et dans une parfaite neutralité de l’administration.
La CGTM se réserve de tous les droits d’user de ses prérogatives en la matière pour porter devant les juridictions nationales et internationales compétentes, les cas précités.
Ampliations : Confédération Syndicale Internationale (CSI) et Bureau international du Travail (BIT)
Nouakchott, le 03 juillet 2017.
Le comité exécutif
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