Un marché à hauts risques
Voici, au beau milieu du populeux quartier de Sebkha où vivent de fortes communauté étrangères, un marché très particulier. Jouxtant le dispensaire et le grand marché de Sebkha, le marché aux puces communément appelé « marché tieb-tieb » est en effet constitué de boutiquiers et vendeurs pour la plupart anciens délinquants reconvertis – sinon discrètement récidivistes – en quête de gain a priori moins douteux. Ses colporteurs et vendeurs à l’étal sont aussi en majorité des pickpockets et autres petits voyous guettant la moindre occasion de dérober quelque valeur. C'est aussi la destination quotidienne de dizaines de récidivistes et voyous en liberté qui y passent la journée à écouler le butin volé les jours précédents ou s’adonner à de dangereux jeux de hasard qui provoquent souvent des bagarres tournant parfois au drame. Meurtres, graves blessures, etc. : un lieu guère fréquentable donc.
L’assassinat du jeune Traoré charcuté à coups de machette pour avoir raflé tout le magot d’un fameux « jeu de ceinture » en 1998 hante toujours les mémoires. D'autres homicides y furent perpétrés au cours des années passées. Situé à moins de trente mètres de là, le commissariat 2 de Sebkha ne manque donc jamais de pain sur la planche… Trois autres postes de police et plusieurs unités mobiles de la Garde y patrouillent tout au long de la journée. On y trouve des réseaux clandestins de distribution de drogue, soum-soum et autres stupéfiants. Des organisations de pervers y ont même des antennes gérées par des ressortissants de pays Ouest-africains. Cela dit, il y travaille une minorité d'honnêtes boutiquiers et commerçants qui font leurs transactions sans problème.
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Les baronnes juniors
Les bissau-guinéennes Antoinette Jackindy et Rose Nuncio Almera, fameuses baronnes de l’alcool Ouest-africain appelé soum-soum, auraient, dit-on, jeté tout dernièrement l'éponge. Elles géraient des réseaux qu'elles avaient pu constituer après plusieurs années d'efforts et de prison. Expulsées de Mauritanie à plusieurs reprises, elles n’en avaient pas moins persévéré dans leur douteux commerce, contrôlant à distance leurs filières de distribution de cet alcool à la portée de toutes les bourses. Est-ce par centaines ou milliers que ses consommateurs se comptent à Nouakchott-Sud et ailleurs ? Assez en tout cas pour justifier, aux yeux de ces femmes d’affaires, le développement de raffineries mobiles à bord de camions et bus se déplaçant en permanence pour échapper à la police. Aujourd’hui, ce sont les filles aînées de ces deux trafiquantes qui gèrent ce business. Elles ont déjà été épinglées à plusieurs reprises mais ont toujours réussi à se faire libérer, tout comme naguère leur maman respective.
Mosy
lecalame