Chez nous, quand quelque chose ne sert à rien, on le qualifie de« mamelles de l’ânon». Nous, c’est les Nou’zautres, comme aime à dire mon intrépide et intraitable Marieme qui « ne va jamais rester » sans que les mâles mauritaniens n’entreprennent, contre elle, des marches d’Annousra, avec avocat à la clé.
Comme ça, elle ne pourra plus jamais venir en Mauritanie sans qu’on la foute au gnouf, avec son Ould M’Khaïtir bien aimé. Qui dit mamelles dit lait. Or, l’ânon avec ou sans mamelles, de lait, ma kanichbono. C’est un peu comme dire que l’autre n’a jamais enfanté un beau garçon. Chez les Nou’zautres, le lait est important. C’est même le signe de la bénédiction. Quand des choses ne servent à rien, elles ne servent à rien. Il ya des maisons qui ne servent à rien. Des voitures qui ne servent à rien.
Des armées qui ne servent à rien. Des démocraties qui ne servent à rien. Et même des personnes qui ne servent à absolument rien. Surtout parmi celles réputées morales. L’Organisation de l’Unité Africaine, c’est depuis 1963. Tous les pères fondateurs sont partis. Jusqu’à maintenant, ya eu quoi ? Des dizaines de coup d’Etat à travers l’Afrique. Une véritable jungle où le kaki, le béret et les rangers sont rois. Rien à faire ! Organisation africaine ou Commission africaine, zéro juste de grosses mamelles d’un épouvantable taureau. Entre 1963 et maintenant. Entre les pères fondateurs et les présidents fondateurs, entre les pères des nations et les pères prédateurs, y a pas eu grand-chose. Biens mal acquis. Syndicats de chefs d’Etat qui se réunissent pour des commérages sans lendemain.
Ceux qui se fâchent vite sortent, pour revenir plus de trente ans après. Ceux qui volent trop s’éclipsent, pour bien cacher leur butin. Organisation africaine ne dit rien. Rit, même, sous cape. Ceux qui cassent et torpillent les rares processus démocratiques se mettent, un moment, de côté, juste le temps de ranger leur vareuse et d’enfiler costume de président-fondateur-voleur, incapables de se défaire de leurs instincts ataviques de petits usurpateurs patentés. Tout ça, l’âne remue ses grosses mamelles qui ne servent absolument à rien. Union africaine et sa commission africaine pour faire « koi » ? Les présidents se réunissent pour dire « koi » ? Manger des atiéké ; vérifier, tranquillement, l’état de leurs comptes placés, quelque part, en quelques banques étrangères et, éventuellement, organiser le syndicat, pour se mobiliser, histoire de quitter ensemble la Cour Pénale Internationale et que les cordes des tribunaux internationaux ne trouvent pas preneur. C’est ça OUA ? C’est ça Commission africaine ? C’est ça Union africaine ?
Espèce de mamelles d’ânon totalement inutiles. Chat échaudé craint l’eau froide. Jammeh a failli suivre Gbagbo. Ça s’est joué à un cheveu près. « Ho lala, c’est au moment des difficultés », devrait se dire le président-guérisseur en son pays d’exil, « qu’on reconnaît les vrais amis. Deux que je n’oublierai jamais. Ces deux-là qui m’ont aidé. Et pas seulement ». Mes frères de la presse, cessez de nous induire en erreur. Je reviens chez nous. C’est comme ça. Histoire de poulpe et de quota. Le ministre de la Pêche a déclaré que tous les Mauritaniens qui ont demandé ont reçu, soit du poulpe, soit un papier qu’il a montré à la TV Mauritanienne. Maman, beaux-fils, proches, amis, imbéciles, troubadours, hypocrites, tout ça, c’est faux, dixit le ministre des pêches.
Mais il y a des conditions à remplir pour « poulper », comme avoir un bateau à toi. Ça coûte combien un bateau, Excellence ? Combien de mauritaniens peuvent s’en payer un ? Alors, si tu demandes un quota de poulpe, sans justifier de la propriété d’un bateau, tu n’auras qu’un papier blanc, en réponse à ta demande. C’est la transparence totale ! déclare le ministre. Son Excellence PF (président-fondateur) n’a jamais donné autre instruction qu’attention, ne faites que de la transparence, rien que de la transparence, toujours plus de transparence ! Il n’a mis ni son pied, ni sa tête, ni son cou. Rien, ni pour lui, ni pour sa femme, ni pour aucun de ses beaux-fils. Rien pour ses amis. Juste des histoires de la presse et de l’opposition. Sacré farceur de président fondateur ! Salut.
Sneiba El Kory