Des centaines de familles de pêcheurs de la langue de Barbarie, rapatriées de la Mauritanie, sont actuellement confrontées à d’énormes difficultés pour survivre et se reconvertir dans d’autres domaines de la vie économique de notre pays. A cet effet, un comité d’initiative a été mis en place pour la prise en charge de la réintégration sociale de ces familles.
Un atelier organisé par ce comité d’initiative à la Chambre de commerce, animé et supervisé par le consultant Moctar Sall et Yaly Fall, un des responsables des organisations des pêcheurs, a regroupé plus de 70 représentants des communautés des pêcheurs et mareyeurs, de la société civile, d’organisations professionnelles du secteur de la pêche, des organismes de développement et autres partenaires. Selon le président du comité, Mbaye Dièye Sène, cet atelier a permis d’identifier des moyens d’apaisement et de redéploiement des pêcheurs revenus au bercail, de réfléchir sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour trouver, dans les plus brefs délais, des mécanismes d’insertion des pêcheurs face au nouveau contexte, pour adopter des mesures adéquates et durables d’atténuation des contraintes et risques écologiques et géophysiques. Les travaux, a-t-il précisé, ont également permis de plancher sur la rareté des ressources halieutiques, les craintes et les effets écologiques de l’exploitation du gaz et du pétrole, les agressions de la houle, les accidents mortels qui se produisent régulièrement dans la brèche, les problèmes fonciers, etc.
M. Sène a rappelé qu’au Sénégal, le secteur de la pêche, occupe une place de choix dans l’économie, car il est le premier secteur pourvoyeur de devises et fait vivre de milliers de personnes. Particulièrement à Saint-Louis, la pêche mobilise une bonne partie de la population.
La proximité avec les côtes mauritaniennes et les relations séculaires entre les deux populations ont favorisé le déplacement des centaines de pêcheurs vers la Mauritanie. Nonobstant les autorisations de pêche octroyées à certains, plusieurs d’entre eux, à en croire M. Sène, ont développé des relations d’affaires parallèles en Mauritanie pour investir dans l’activité.
Ce phénomène s’est accentué ces dernières années à cause de la rareté des ressources et des enjeux économiques face à la demande galopante. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, avec les problèmes survenus récemment en Mauritanie et qui sont à l’origine du rapatriement de ces centaines de familles de pêcheurs sénégalais, la situation des populations victimes et plus précisément celles de Guet-Ndar, Gokhou-Mbathie, Santhiaba, est plus que préoccupante. En effet, a expliqué Mbaye Dièye Sène, non seulement, il se pose plusieurs problèmes d’ordre économique mais surtout social.
Mbagnick Kharachi DIAGNE
source lesoleil.sn