Les Jeux olympiques de Tokyo reportés à l'été 2021 seront sûrs malgré la pandémie, a déclaré à l'AFP la gouverneure de la capitale japonaise, Yuriko Koike, promettant de "se mobiliser à 120%" pour que l'événement puisse avoir lieu.
"Symbole de la victoire de l'humanité sur le nouveau coronavirus", les JO seront néanmoins "simplifiés" et leur coût sera réduit, a rappelé au cours d'une interview Mme Koike, 67 ans, qui a annoncé vendredi qu'elle serait candidate à sa réélection le mois prochain.
"Nous organiserons des Jeux dans un environnement sûr et serein pour les athlètes et les spectateurs venus de l'étranger ainsi que pour les habitants de Tokyo. Et les méthodes pour parvenir à cet objectif, qu'il s'agisse de tests PCR ou de traçage des contacts, seront décidées à l'avenir" après "des discussions" entre tous les organisateurs.
"Je me mobiliserai à 120%" pour que les Jeux aient lieu, a souri Mme Koike, éludant ainsi une question sur la probabilité selon elle qu'ils se tiennent réellement.
Fin mars, les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 avaient été reportés à 2021, une première en temps de paix.
Depuis, responsables japonais et Comité international olympique (CIO) ont clairement dit qu'ils ne seraient pas repoussés une deuxième fois mais annulés si le virus en empêchait encore l'organisation en toute sécurité comme le prédisent des spécialistes de santé publique.
- Masques omniprésents -
Le Japon semble relativement épargné par la pandémie avec 924 décès et 17.382 cas répertoriés à ce jour.
Le pays s'est attiré des critiques du fait du très petit nombre de tests pratiqués, mais les autorités rétorquent que la faible mortalité atteste du bien-fondé de leur stratégie.
Le pays a été placé en avril en état d'urgence avec pour principe d'éviter trois situations: les lieux fermés, les foules et les contacts étroits, tels que conversations rapprochées.
Malgré l'absence de tout caractère obligatoire, l'état d'urgence a été respecté jusqu'à sa récente levée, se félicite Mme Koike. "Les habitants de Tokyo savent que les Jeux d'été ne seront pas possibles l'an prochain si l'impact du coronavirus ne faiblit pas".
Il est maintenant rare de voir dans la capitale un visage nu et, si dans le monde "les seuls qui portaient des masques jusqu'à présent étaient soit des Japonais soit des braqueurs de banques", plaisante-t-elle, la pratique se répand ailleurs.
Et de montrer une affiche japonaise datant de la pandémie de grippe espagnole il y a un siècle, dont l'illustration stigmatise l'unique passager d'un wagon au visage découvert, en train de distribuer ses postillons.
Dans l'immédiat, "simplification et réduction des coûts" sont les maîtres mots en plus de la sécurité, a expliqué Mme Koike au cours de l'entretien tenu vendredi dans le gigantesque siège du Gouvernement métropolitain de Tokyo, fait de deux tours jumelles aux allures de cathédrale gothique.
- "Deuxième vague" -
Elue en juillet 2016, première femme à la tête de la capitale de 14 millions d'habitants, au sein d'une mégapole qui en compte quelque 37 millions, la plus peuplée du monde, elle avait immédiatement ordonné un réexamen du budget des JO.
Un sondage publié cette semaine a montré que deux tiers des entreprises sponsors de Tokyo 2020 hésitaient dorénavant. Selon Mme Koike, cet événement planétaire demeure pour elles "une excellente opportunité" et elle leur demandera de "maintenir leur soutien".
Cette femme de droite au sens aigu de la communication, qui a été ministre de l'Environnement puis de la Défense dans les années 2000, a été citée par le passé comme possible Premier ministre.
Elle avait secoué la scène politique japonaise en créant par surprise en 2017 un parti d'opposition.
Mais, interrogée sur l'éventualité de devenir un jour la première femme Premier ministre de l'archipel, celle qui déplore que le Japon ait pour les femmes, plus qu'un plafond de verre, une véritable "plaque d'acier", est restée vendredi de marbre.
Son rôle est de "se préparer pour une deuxième vague d'infections avec les connaissances acquises", a-t-elle sobrement répondu.