La bande des huit
La zone Sud de Nouakchott et surtout la périphérie de Riyad demeurent zones d'insécurité permanente. Les trois commissariats de police de Riyad ne chôment jamais. La majeure partie des malfaiteurs de la ville y vivrait, dit-on. Le taux de criminalité y est en tout cas un des plus élevés de Nouakchott. Meurtres, agressions, braquages et viols sont courants en ces populeux quartiers.
Vendredi 3 Mars 22h. Voici un boutiquier seul dans son échoppe au quartier de la fameuse épicerie El Hawdheïn. Une bande de huit djenks fait irruption. Deux restent aux portes pour surveiller la rue. Les six autres se ruent sur le pauvre homme, le délestent de son portable, vident ses poches et son tiroir. Il essaie de résister, le voici frappé d’un coup de couteau au bras. Puis les bandits disparaissent. La même nuit, cette même bande braque plusieurs personnes en différents quartiers de Riyad. Des dizaines de plaintes avaient été déposées la semaine précédente contre ces huit un peu partout à Nouakchott-Sud. Mais un jeune de cette clique tente de braquer seul une femme et des passants le coincent. Embarqué au commissariat, il y parle suffisamment pour que la police arrête les sept autres lascars.
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Une enseignante braquée
A.A.S. est une femme proche de la quarantaine. Elle enseigne dans une école primaire d'El Mina, dans la zone industrielle jouxtant Arafat. Chaque matin, elle descend sur le bitume qui part vers Riyad et parcourt à pied les quelque cinq mètres qui la séparent de son école, en passant par une rue déserte.
Arpentant de bon matin celle-ci, la voilà soudain frôlée par un véhicule dont le conducteur a le visage masqué. Il lui arrache son sac, la blessant aux doigts qui tenaient celui-ci, et la voiture repart à toute vitesse. A.A.S. n'a même pas eu le temps de relever le numéro de la plaque. Effrayée et souffrante, la pauvre institutrice rejoint son école où ses collègues indignés décident aussitôt de tenir un sit-in de protestation contre cette agression. Les autorités ont promis d'arrêter le coupable mais celui-ci court toujours, à cette heure.
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Trois enquêtes sans suite
En général, les enquêtes de notre police autour de crimes et meurtres portent fruit rapidement. Mais certaines n’ont jamais pu aboutir, la police entretenant un black-out total à leur sujet. En 2002, un vieil homme appelé Abdallahi ould Dhawwi disparut d’El Mina. Les siens le recherchèrent partout en vain. Quelques jours plus tard, son cadavre fut découvert dans un grand fossé hors de la ville. On l'avait aperçu pour la dernière fois en compagnie d'un homme en uniforme. Il avait rendez-vous avec l'un de ses créanciers, affirmait sa famille. L'enquête sur ce meurtre fut bloquée sans aucune explication...
En 2008, le cadavre d'un homme apparemment arabe fut trouvé dans une ruelle non loin du fameux terminus d'Arafat à El Mina. L’enquête révéla qu’il s’agissait d’un tunisien qui venait d'ouvrir un restaurant dans le quartier. Saignant encore, son corps portait plusieurs blessures. L’affaire fut, elle aussi, vite classée sans suite. En 2010, au moment de la prière du Vendredi, un vieux gardien ressortissant du Hodh El Gharbi fut assassiné dans sa loge. L’enquête fut classée sans que l'on sache pourquoi ce vieil homme sans problèmes avait été tué.
Mosy
lecalame