Ne surtout pas sacrifier les droits fonciers des communautés villageoises de la vallée du Fleuve sur l’autel de l’agro-industrie. Telle est la substance de la déclaration de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG mauritanienne antiesclavagiste, parvenue à la presse ce 1er juin 2017.
L’organisation, qui dénonce une « tentative de spoliation foncière », explique que « le gouverneur de cette région (Boghé), Abderahmane Ould Mahfoudh Ould Khatri, a sorti un arrêté portant sur la création d’une commission chargée de l’élaboration d’une liste de bénéficiaires de parcelles dans le cadre de l’extension du périmètre du casier pilote de Boghe, d’une superficie de 2210 ha. Ces terres traditionnelles devant faire l’objet d’aménagements sont une source de revenus et un moyen de survie pour les communautés villageoises noires vivant dans plusieurs localités autour de la plaine. Dans une démarche contraire à toute logique, l’Etat partisan a tout simplement décidé, sans concertation, d’attribuer toutes ces terres à des acteurs de l’agrobusiness arabo-berbère, bafouant ainsi les droits séculaires des propriétaires traditionnels ».
Face à cette situation qui risque d’exacerber les tensions autour du foncier, l’IRA appelle dans sa déclaration les autorités mauritaniennes à « prendre en compte les droits de propriété des communautés villageoises, et à leur accorder prioritairement une partie des terres », faute de quoi « elles seraient responsables de toutes les tensions communautaires engendrées par des distributions injustes ».
Souha Touré
source agenceecofin.com