De nouvelles turbulences secouent le Sahara occidental. Cette région est disputée depuis trois décennies entre le Maroc et le Front Polisario, un mouvement politique et armé créé au début des années 1970 avant la fin de l’occupation espagnole.
Un cessez-le-feu est en place depuis 1991, sous la surveillance de l’ONU. Mais il est menacé par un dangereux bras de fer, que se livrent depuis six mois Rabat et les indépendantistes, à la frontière avec la Mauritanie.
Disant vouloir lutter “contre la contrebande”, l’armée marocaine avait entamé cet été la construction d’une route goudronée, au sud de la localité de Guerguerat, au-delà de son mur de défense. Inacceptable pour le Front Polisario. Ce mur est en fait une barrière de sable de 2.200 km construite par le Maroc, qui marque la limite du Sahara occidental, sous contrôle marocain depuis 1975.
Le Front Polisario a depuis multiplié les incursions dans cette zone contestée, qu’il considère comme faisant partie de ses “territoires libérés”, et où il a déployé des patrouilles et une nouvelle base.
Après une conversation téléphonique vendredi dernier entre le roi du Maroc, Mohammed VI, et le nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, les troupes marocaines se sont finalement retirées.
Le Maroc a soigné ainsi la diplomatie quelques semaines après son retour dans l’Union africaine, qu’il avait quittée en 1984. Rabat entendait alors protester contre l’admission au sein de l’institution de la République arabe sahraouie démocratique, autoproclamée par le Front Polisario.
33 ans après, la question du Sahara occidental est encore loin d‘être réglée. Soutenus par l’Algérie, les indépendantistes réclament un référendum d’autodétermination, alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.