Initier les élèves mauritaniens et les sensibiliser sur les questions migratoires, telle est l’ambition que s’est affichée le Bureau de l’OIM en Mauritanie. C’est dans ce cadre qu’un atelier d’écritures de trois jours, du 17 au 19 février 2023, a été organisé à l’intention d’une vingtaine d’élèves issus de plusieurs établissements secondaires à Nouakchott. Il s’agit notamment des écoles privées Cheikh Moussa, Sahel et de l’école publique Excellence 4.
Tournée dans les écoles
L’atelier a été précédé d’une tournée de sensibilisations dans les écoles conduite par Esmaou Moctar M’Baba, chargée du projet « Aware Migrants » en Mauritanie, et certains de ses collègues des services de l’OIM. L’objectif était d’expliquer aux élèves l’importance de l’atelier et les résultats attendus pour une meilleure compréhension des enjeux migratoires en Mauritanie.
Initiation à l’écriture
Le premier jour, les enfants se sont initiés à l’écriture et à la communication, notamment aux outils de communication avec les places accordées à l’écriture, à la parole et à l’image. La formation dispensée par le consultant, journaliste et écrivain, Bios Diallo a été interactive et a permis d’évaluer le niveau d’expression des élèves. Il a surtout permis de constater leur maturité et leur bonne maîtrise de la langue, le tout nourri par une culture aux nouvelles techniques de l’information et de la communication.
Le deuxième jour, les élèves ont restitué les résultats de leurs recherches personnelles de la veille sur la migration d’une manière générale et sur la migration en Mauritanie en particulier, sur la demande du formateur.
Connaître la migration
Ils ont été également initiés sur les terminologies, notamment des explications détaillées sur la définition du migrant, du réfugié, du demandeur d’asile, des pays de destination, de transit et d’accueil, entre autres, mais aussi sur l’apport des migrants dans les économies des pays de résidence.
Par la suite, les enfants ont été amenés à disséquer un texte de Simone de Beauvoir, portant sur son premier voyage à New York, extrait de son livre « l’Amérique au jour le jour » paru en 1948 à Gallimard et qui raconte ses quatre mois de périple aux Etats-Unis en 1947.
Cet extrait était destiné à livrer aux élèves les techniques de l’écriture, notamment comment bien débuter un texte par une bonne attaque, et comment réaliser une belle chute en fin d’article ou de récit. D’autres techniques aussi, comment élaborer un bon plan de rédaction, agencer les idées et faire la sélection des priorités attractives pour un article qui incitera à une lecture sans peine.
Concours d’écriture
Au troisième jour, les enfants ont décliné chacun les grandes lignes de l’article qu’ils comptent proposer. Des récits, des poèmes, des articles de presse, des infos chiffres, ont été présentés, permettant au formateur de donner des orientations, remarques et suggestions pour leur amélioration. Passé ce stade des conseils, les élèves se sont pliés au concours d’écriture qui clôturait cette dernière journée. Pendant deux heures, ils ont planché sur leurs textes. A l’issue de cet examen, et après corrections, des prix seront attribués aux meilleures productions au cours d’une cérémonie solennelle qui aura lieu au mois de mars prochain.
« Aware Migrants », c’est quoi
Il faut noter que cet atelier entre dans le cadre du projet « Aware Migrants » qui est une campagne lancée en juillet 2016 à Rome par le Ministère italien de l’intérieur et le bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée. Elle vise à sensibiliser les migrants potentiels aux dangereux périples à travers le désert et la Méditerranée. Ici, les élèves ont été à la bonne source, l’école, pour une meilleure connaissance des questions migratoires.
Réactions
Des responsables des établissements sélectionnés ont assisté à toutes les sessions. « Il était utile pour nous de venir voir nos élèves, et les soutenir », fait remarquer Dia de l’école Cheikh Moussa. Son homologue d’Excellence 4, Madame Oueïdina, directrice des études poursuit : « les journées ont été très instructives. Des parents m’appellent tous les soirs, se félicitant de cette formation dispensée à leurs enfants. D’aucuns disent avoir été sensibilisés par les retours des élèves. Comme eux, nous aussi formateurs ne regarderons plus le sujet sur la migration de la même manière qu’avant ».
Rendez-vous en mars pour les lauréats.
Cheikh Aïdara
aidara.mondoblog.org