Qualifiée « d’utile » par la France dans la perspective du lancement de la force du G5 Sahel, la mission a permis aux ambassadeurs des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité de se rendre au Mali, en Mauritanie et au Burkina Faso.
« Nous avons la satisfaction de voir combien cette visite, très dense il est vrai, a été utile, productive et riche d’enseignements positifs pour nous tous », a déclaré l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre, à l’issue d’une rencontre des diplomates onusiens avec le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. « Nous avons fait de la question du G5 Sahel la priorité de notre présidence du Conseil de sécurité », a rappelé le diplomate français.
Au Mali, les ambassadeurs ont visité le poste de commandement de la force du G5 Sahel, basé à Sevaré dans le centre du pays, où la situation sécuritaire s’est nettement dégradée ces derniers mois. Ils ont saisi cette occasion pour dire leur « impatience » aux signataires de l’accord de paix au Mali en 2015, qui enregistre un grand retard dans son application.
Abordé par la presse à l’issue de cette visite, le commandant de la force du G5 Sahel, le général malien Didier Dacko, a dit que la force internationale qu’il dirige attendait d’abord du Conseil de sécurité « un appui politique » mais aussi « un accompagnement en termes d’équipement et de formation ». « Nous avons prévu d’atteindre la capacité opérationnelle maximale dans quelques mois, en 2018, et au rythme où les choses vont, nous pensons que c’est atteignable, à condition d’obtenir les soutiens nécessaires », a-t-il ajouté.
Pour tenter de faire face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences perpétrées par des islamistes, le G5 Sahel a réactivé, en février à Bamako, son projet de force régionale conjointe, initialement lancé en novembre 2015.
Du côté des Nations unies, la résurgence des attaques djihadistes dans la région a poussé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à recommander une aide internationale accrue à cette force, dont le financement n’est pas encore garanti. Il l’a fait dans un rapport remis, le 16 octobre dernier.
Le G5 Sahel, formé de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie, doit lancer sa première opération à la fin de ce mois.