Personne ne connait avec certitude l’étymologie de ce terme générique qui est devenu sans doute l’un des plus usité du jargon économique et financier de la « Mauritanie nouvelle. Mais dans son sens commun, il veut dire emprunter au-delà du raisonnable et à des taux vertigineux.
Le retrait de l’agrément de Tamkeen Bank par le Conseil monétaire de la Banque Centrale de Mauritanie, a remis à l’ordre du jour les polémiques autour du système financier, ses tares et ses insuffisances.
Tous ont encore en mémoire le naufrage de la Maurisbank, la fermeture et le départ fracassant de QNB et le traitement peu amène infligé à la GBM il y a deux ou trois ans.
Personne ne s’explique la prolifération des institutions financières (18) que rien dans la vigueur de l’économie du pays, ne saurait justifier. Le Sénégal en compte 15, le japon 7, l’Inde 11, le Maroc 15, les Etats unis 19). Cependant malgré ce nombre considérable de banques primaires, les nouveaux hommes d’affaires de l’entourage du président Mohamed Ould Abdel Aziz ont recours au système des Shipeko pour se financer en ouguiya.
Pendant ce temps la même opération à lieu à plus grande échelle, pour le pays tout en entier. C’est une autre forme de Shipeko, dans la mesure où l’actuel régime s’endette frénétiquement en dollars auprès de bailleurs non conventionnels (Chine, Inde Iran Soudan Turquie et Brésil) à des taux d’intérêts astronomiques. Le niveau d’endettement de la Mauritanie est devenu insoutenable, il a atteint 93 % du produit intérieur brut (PIB), soit environ 5 milliards de dollars, selon Masood Ahmed, directeur du département Moyen Orient, Asie centrale et Afrique du Nord du fonds monétaire international (FMI).
S’exprimant, en marge des assemblées annuelles de la banque mondiale (BM) et du FMI, l’expert a souligné que la dette extérieure de la Mauritanie dépasse la moyenne africaine qui est de 50 % du PIB.
Selon la rapport 2016 de la BCM qui ne prend pas en compte la dette du au Koweit, l’encours de la dette extérieure globale a atteint en 2016, USD 3889,8 millions, enregistrant ainsi une progression de 1,4% par rapport à son niveau de 2015. Rapportée au PIB, la dette extérieure publique s’est établie en 2016 à 82,1%.
L’encours de la dette bilatérale, à fin 2016 s’établit à USD 1490,0 millions, dont 26,7% à la Chine seule. Les charges de la dette extérieure publique au titre de l’année 2016 se sont élevées à USD 250,0 millions, enregistrant une augmentation de 5,7% par rapport à l’année dernière.
La structure du service de la dette extérieure montre que 40,4% des paiements ont été effectués au bénéficie des créanciers bilatéraux en 2016 contre 39,7% en 2015.
Alors après avoir expérimenté, avec « succès » Shipeko au niveau national, avec diverses fortunes, voilà aujourd’hui que notre gouvernement en fait un concept utilisé sans parcimonie sur le marché financier international.