Le ministre de défense mauritanienne a annoncé, dans un communiqué publié en fin de semaine, qu'une partie du nord du pays est déclaré « zone militaire ». Il s'agit d'une zone militaire située à la frontière avec l'Algérie et délimitée par les localités de Cheggat, Ain Bentili, Dhar Tichitt et Lemreyye selon les détails donnés par l'agence de presse officielle AMI. « Le ministère de la défense nationale demande à l'ensemble des usagers quelque soit leur nature d'éviter de mettre leur propre vie en péril en accédant à cette zone » lit-on dans le document dans lequel il est également précisé qu'en conséquence « tout individu circulant ou traversant cette partie du territoire national; sera traité comme cible militaire ». Selon les explications des autorités militaires mauritaniennes, « la proclamation de l'interdiction de cette zone est consécutive aux difficultés d'identification de nos paisibles citoyens des trafiquants ».
La décision du gouvernement mauritanien intervient alors que les préparatifs pour le lancement des opérations de la force conjointe G5 Sahel, dont le pays est membre, vont bon train en dépit des difficultés rencontrées pour obtenir le financement nécessaire à son opérationnalisation. Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que les autorités décident de placer une zone de la partie nord-est du pays en « zone militaire » en raison notamment des groupes armés et autres trafiquants qui mènent régulièrement des incursions.
Coup dur pour le tourisme local
La mise en place d'une nouvelle zone militaire dans le nord de la Mauritanie est un coup dur pour l'économie du pays notamment le secteur touristique. Il est vrai que depuis plus d'une décennie, la situation sécuritaire a fait fuir les touristes jadis nombreux dans la région. La Mauritanie est d'ailleurs toujours placée en « zone rouge » par le Quai d'Orsay.
Dernièrement pourtant, grâce aux intenses négociations menées par Maurice Freund, fondateur de l'opérateur français Point-Afrique Voyages, un programme d'excursion touristique par vols charters en provenance de Paris et à destination d'Atar a été ficelé. Le premier vol était en principe prévu pour le 23 septembre prochain avec une fréquence hebdomadaire jusqu'en avril 2018. « Apres 8 années d'absence, les conditions sécuritaires nous permettent à nouveau de faire revivre cette partie du Sahara » s'était réjouis, en juin dernier lors de la finalisation des procédures préalables à la reprise des vols, Maurice Freund dont la société opère également au Niger, au Mali et dans d'autres pays situés dans cette bande sahélo-saharienne. L'opérateur français a bénéficié de l'appui des autorités mauritaniennes mais avec cette nouvelle donne, il y a de forts risques que la région attende encore longtemps avant de revoir ses premiers touristes revenir.
source afrique.latribune