La course de fond pour la collecte de parrainage est entrée dans le dernier virage. Les prétendants de l’opposition au fauteuil présidentiel mettent les bouchées doubles pour compléter leur dossier. Le président de la République et le candidat de Tawassoul ont, eux, facilement franchi ce cap et déjà déposé leur dossier au Conseil Constitutionnel. Comme on le sait, ils disposent de suffisamment de conseillers et de maires. À revendre même !
Tandis que la majorité a édicté des critères pour parrainer les candidats de l’opposition : être coopté par un parti reconnu et avoir été candidat à la présidentielle, entre autres ; Tawassoul a décidé, une fois tiré sur son lot de trois cent soixante-deux conseillers et sept maires le nécessaire pour le dossier de son propre candidat, de distribuer le reste aux autres prétendants de l’opposition à l’élection suprême. Selon des sources fiables, cinquante parrainages de conseillers auraient été octroyés à Soumaré Outouma, cinquante autres plus celui d’un maire à Noureddine Mohamedou.
Le reliquat sera dispatché entre ceux qui le demanderont afin de compléter leur dossier.
Devant l'incapacité de l'opposition à se trouver un candidat unique, Tawassoul continue à pousser vers un front commun contre celui du pouvoir, tous unis pour un scrutin transparent et inclusif. « Notre unique adversaire est Mohamed ould Ghazwani, nous avons le devoir de le combattre et d’en débarrasser la Mauritanie ; c'est le seul combat qui vaille ! », a déclaré un responsable du parti. La même source affirme que celui-ci poursuit ces efforts à rassembler les partis de l'opposition n'ayant pas donné leur position sur le scrutin. Une commission présidée par le président-candidat Hamady Sid’el Moctar a rencontré le président de l'APP Messaoud Boulkheïr et les membres du bureau exécutif du RFD. Les contacts se poursuivent pour obtenir le maximum de soutiens au candidat islamiste. Un soutien qui pourrait être déterminant, en cas d’un hypothétique second tour.
INSAF sonne la mobilisation
Comme on l’imagine bien, le parti INSAF et ses satellites, aidés en cela par le gouvernement et les autres lobbys du Système, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ne ménageront aucun effort pour faire triompher leur candidat dès le premier tour. La machine est bien rôdée depuis 1992, excepté l’intermède de 2007. Le principal parti de la majorité s’y emploie sans attendre la désignation du directeur de campagne de Ghazwani et a publié, le 10 Mai 2024, une circulaire demandant aux uns et aux autres de dépasser les clivages apparus lors des dernières élections locales et de coordonner les actions avec les structures du parti pour éviter toute dispersion. Il s’agit de contrôler les différentes initiatives d’appui au candidat du pouvoir qui prolifèrent, semble-t-il, en dehors desdites structures.
Les acteurs politiques sont invités à appuyer les organisations de base dans la sensibilisation au RAVEL. L’INSAF attend d’elles une cartographie claire de la présence effective de tous les cadres du parti dans les centres d’inscription et les bureaux de vote. Le message est clair, l’administration peut se vider de ses bras et le prétexte est tout trouvé : œuvrer pour le parti et son candidat.
Dalay Lam
lecalame