Les autorités mauritaniennes doivent abandonner les charges qui pèsent sur sept activistes et libérer sans condition les cinq actuellement en détention, a déclaré Amnesty International, à la veille de leur procès.
Sept activistes dont Abass Diagana, le secrétaire général de ‘Touche pas à ma nationalité’ et Mohamed El Dahane coordonnateur de ‘Touche pas à ma constitution’ ont été arrêtés samedi par des policiers en civil à la suite d’une marche pacifique. Elle était organisée à l’appel d’une coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile plus connue sous le nom de G8.
Les activistes avaient été initialement arrêtés pour avoir brandi l’ancien drapeau national du pays au cours de la marche. Cette infraction ne figurant pas dans les textes de loi du pays, le procureur a finalement retenu contre eux le motif d’utilisation de la violence sur des forces de sécurité. Deux d’entre eux, dont un mineur ont été libérés et mis sous contrôle judiciaire mardi. Le procès des cinq personnes placées en détention s’ouvre ce jeudi 21 décembre devant un tribunal de flagrant délit dans la capitale Nouakchott.
Une fois encore les autorités mauritaniennes ont recours à des accusations imaginées de toute pièce pour faire taire toute voix critique et accentuer la pression sur les activistes
« Une fois encore les autorités mauritaniennes ont recours à des accusations imaginées de toute pièce pour faire taire toute voix critique et accentuer la pression sur les activistes, » a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagnes sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
« L’arrestation de ces manifestants étant sans fondement, les autorités doivent immédiatement abandonner les poursuites et les libérer sans condition ».
Selon les informations recueillies par Amnesty International auprès de plusieurs témoins, la marche était pacifique. A la fin, certains manifestants ont brandi l’ancien drapeau de la Mauritanie. Les cinq inculpés ont été déférés à la prison de Dar Naïm et seront jugés jeudi matin dans le cadre de la procédure de flagrant délit. Il s’agit de deux membres de l’association ‘Touche pas à ma Nationalité’, un membre de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et de deux membres de ‘Touche pas à ma Constitution’.
« Ces poursuites pénales à l’encontre de personnes qui n’ont fait que manifester de manière pacifique constituent un nouveau coup dur porté aux libertés d’expression et de réunion en Mauritanie, où des activistes de la société civile et de l’opposition sont régulièrement harcelés,» a déclaré Kiné Fatim Diop.
source amnesty.org