« Le mariage suppose le sens de la responsabilité, ce qu’on ne peut attendre d’une fillette. C’est pourquoi l’Islam a interdit le mariage des filles avant leur maturité ». Cet argumentaire religieux développé par l’Association des Ulémas de Mauritanie et présenté par l’Imam Bouna Oumar Ly, fut l’un des moments forts de la cérémonie de lancement de la Campagne nationale contre le mariage des enfants, initiée par le Ministère des Affaires Sociales et World Vision, à l’occasion de la Journée internationale de la Fille célébrée le 11 octobre 2018 à Nouakchott.
Cette journée qui a eu lieu dans le grand pavillon de l’Hôtel Azalaï a été l’occasion pour les autorités mauritaniennes et les responsables de World Vision de porter loin la sensibilisation, devant un parterre de responsables d’ONG nationales actives dans la défense des droits de l’homme en Mauritanie, notamment les droits de la femme et de la petite fille, mais aussi de responsables en charge de ces questions au niveau de l’Etat, notamment des représentants de différents ministères concernés par la question, Justice, Jeunesse et Sport, Affaires Sociales, Affaires Islamiques, Commissariat aux Droits de l’Homme, ainsi que les partenaires au développement, PNUD, UNICEF, OMS, Union Européenne, entre autres.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion du lancement officiel de la Campagne nationale triennale de lutte contre le mariage des enfants, le Secrétaire général du Ministère des Affaires Sociales est revenu sur les avancées enregistrées par la Mauritanie dans ce domaine. Il a cité la ratification par le pays des principaux instruments juridiques internationaux en la matière, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants et le Protocole de Maputo. La Mauritanie a aussi, selon lui, adhéré à la Campagne africaine de lutte contre le mariage des enfants et adopté en 2001 le Code du Statut Personnel qui fixe à 18 ans l’âge légal du mariage, l’adoption d’un Code général de l’Enfant et la mise en place d’une Commission intersectorielle de lutte contre le mariage des enfants et son Plan d’action qui vise à mettre fin à ce type d’union.
La Mauritanie, avec ses 37% de filles mariées avant l’âge de 18 ans, bien que moins touchée que des pays comme le Niger (68%), le Tchad (59%), ou le Mali (52%), vise à travers la campagne de trois ans qui vient d’être lancée, Zéro mariage des enfants en 2021.
C’est le souhait exprimé par Mme Lilian Dodzo, Directrice nationale de World Vision Mali-Mauritanie, qui a développé un plaidoyer appuyé à l’adresse des acteurs de la petite enfance, pour une meilleure coordination autour du « plan national de lutte contre le mariage des enfants, afin de réduire le taux de 35,2% de mariage d’enfants à Zéro ».
La journée a été marquée par le discours de la petite Khadijetou Bâ qui a par la suite remis solennellement la Note de Politique de l’Enfance à Madame la Ministre des Affaires sociales, par le biais de son secrétaire général qui la représentait à la cérémonie. Les participants ont suivi également un sketch et une cœur offerts par les élèves de Sebkha, puis une projection vidéo de la musique de la campagne, avec les musiciens Saidou Nourou Gaye, Noura Mint Seymali, Coumba Salla et Seydou Sow du Groupe Walfadjri.
Les participants ont suivi plusieurs communications, dont une « Présentation de la situation du mariage des enfants en Mauritanie » par Abdallahi Diakité, Président de la Commission intersectorielle de lutte contre le mariage des enfants qui a cité les causes du phénomène, pauvreté, traditions, environnement socioéconomique, crises humanitaires. Dr.Aïssata Bâ, gynécologue et Directrice de l’Hôpital Mère et Enfant a pour sa part tiré la sonnette d’alarme sur les dangers multiples qui guettent la jeune fille donnée précocement en mariage, citant, les troubles psychologique, les décès, les fistules obstétricales, soulignant que 60% des décès maternels enregistrés en Mauritanie concernent les filles âgées entre 12 et 15 ans. D’autres communications ont suivi, celle de Mohamed Bedda, Directeur de l’Enfance sur le « Système de protection des enfants », celle de l’Imam Bouna Oumar Ly et de Oustaz Moussa Sarr sur le « Guide argumentaire religieux sur le mariage des enfants ».
La journée s’est terminée sur une note artistique, par l’exposition photos à la galerie Art Gallé de l’artiste Amy Sow à la Cité Plage.
Cheikh Aïdara
source lauthentic.info
Cette journée qui a eu lieu dans le grand pavillon de l’Hôtel Azalaï a été l’occasion pour les autorités mauritaniennes et les responsables de World Vision de porter loin la sensibilisation, devant un parterre de responsables d’ONG nationales actives dans la défense des droits de l’homme en Mauritanie, notamment les droits de la femme et de la petite fille, mais aussi de responsables en charge de ces questions au niveau de l’Etat, notamment des représentants de différents ministères concernés par la question, Justice, Jeunesse et Sport, Affaires Sociales, Affaires Islamiques, Commissariat aux Droits de l’Homme, ainsi que les partenaires au développement, PNUD, UNICEF, OMS, Union Européenne, entre autres.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion du lancement officiel de la Campagne nationale triennale de lutte contre le mariage des enfants, le Secrétaire général du Ministère des Affaires Sociales est revenu sur les avancées enregistrées par la Mauritanie dans ce domaine. Il a cité la ratification par le pays des principaux instruments juridiques internationaux en la matière, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants et le Protocole de Maputo. La Mauritanie a aussi, selon lui, adhéré à la Campagne africaine de lutte contre le mariage des enfants et adopté en 2001 le Code du Statut Personnel qui fixe à 18 ans l’âge légal du mariage, l’adoption d’un Code général de l’Enfant et la mise en place d’une Commission intersectorielle de lutte contre le mariage des enfants et son Plan d’action qui vise à mettre fin à ce type d’union.
La Mauritanie, avec ses 37% de filles mariées avant l’âge de 18 ans, bien que moins touchée que des pays comme le Niger (68%), le Tchad (59%), ou le Mali (52%), vise à travers la campagne de trois ans qui vient d’être lancée, Zéro mariage des enfants en 2021.
C’est le souhait exprimé par Mme Lilian Dodzo, Directrice nationale de World Vision Mali-Mauritanie, qui a développé un plaidoyer appuyé à l’adresse des acteurs de la petite enfance, pour une meilleure coordination autour du « plan national de lutte contre le mariage des enfants, afin de réduire le taux de 35,2% de mariage d’enfants à Zéro ».
La journée a été marquée par le discours de la petite Khadijetou Bâ qui a par la suite remis solennellement la Note de Politique de l’Enfance à Madame la Ministre des Affaires sociales, par le biais de son secrétaire général qui la représentait à la cérémonie. Les participants ont suivi également un sketch et une cœur offerts par les élèves de Sebkha, puis une projection vidéo de la musique de la campagne, avec les musiciens Saidou Nourou Gaye, Noura Mint Seymali, Coumba Salla et Seydou Sow du Groupe Walfadjri.
Les participants ont suivi plusieurs communications, dont une « Présentation de la situation du mariage des enfants en Mauritanie » par Abdallahi Diakité, Président de la Commission intersectorielle de lutte contre le mariage des enfants qui a cité les causes du phénomène, pauvreté, traditions, environnement socioéconomique, crises humanitaires. Dr.Aïssata Bâ, gynécologue et Directrice de l’Hôpital Mère et Enfant a pour sa part tiré la sonnette d’alarme sur les dangers multiples qui guettent la jeune fille donnée précocement en mariage, citant, les troubles psychologique, les décès, les fistules obstétricales, soulignant que 60% des décès maternels enregistrés en Mauritanie concernent les filles âgées entre 12 et 15 ans. D’autres communications ont suivi, celle de Mohamed Bedda, Directeur de l’Enfance sur le « Système de protection des enfants », celle de l’Imam Bouna Oumar Ly et de Oustaz Moussa Sarr sur le « Guide argumentaire religieux sur le mariage des enfants ».
La journée s’est terminée sur une note artistique, par l’exposition photos à la galerie Art Gallé de l’artiste Amy Sow à la Cité Plage.
Cheikh Aïdara
source lauthentic.info