Pour le président mauritanien, si l’intervention Serval en 2013 a été « un coup d’arrêt vital » à la progression terroriste au Mali, la situation actuelle est plus inquiétante qu’alors. « La menace s’est étendue géographiquement, complexifiée avec de nouveaux groupes à connotation ethnique et la détresse croissante de certaines populations, là où l’Etat reste absent, les rend de plus en plus inféodées aux terroristes qui contrôlent leur zone, par les armes comme par l’argent », estime-t-il. Le président affirme avoir les hommes nécessaires pour déployer un bataillon à la frontière mauritano-malienne pour la force G5 comme le prévoit le dispositif envisagé.
Mais pas question pour lui de s’engager sans les moyens financiers et en équipement nécessaires, non pas pour « seulement harceler ponctuellement les terroristes » comme cela a pu être le cas lors de précédentes opérations conjointes avec le Mali, mais bien pour les neutraliser durablement; ce qui prendra plusieurs années, pense-t-il. « La différence avec le régime malien précédent, c’est qu’il y a eu une vraie prise de conscience. Tout est question de volonté. S’il y a une réelle volonté politique du G5 et de ses partenaires, et que les moyens sont mis, alors la force conjointe pourra devenir opérationnelle », estime-t-il. Sur ce point, Mohamed Ould Abdel Aziz dit apprécier la vision de la situation du nouveau président français Emmanuel Macron , « une vision plus pragmatique et réaliste » que son prédécesseur, indique-t-il.
source RFI