Un groupe d’experts des droits de l’homme a condamné le maintien en détention par les autorités mauritaniennes,de leur citoyen Mohamed Cheikh Ould M’Khaitir accusé de blasphème.
Le groupe d’experts a estimé que la détention de Ould M’khaitir constitue une violation des droits de l’homme, exhortant le gouvernement mauritanien à le libérer de la détention arbitraire et assurer sa sécurité.
Selon un communiqué de presse publié par le groupe d’experts dans le journal « Al Quds Al Arabi »
Ould M’Khaitir est toujours détenu malgré son admissibilité à la libération aprés avoir épuisé la durée sa peine en détention.
Il y a aussi des craintes que ses conditions de détention aient sérieusement affecté sa santé.
Les experts ont souligné que la détention de ce jeune homme pendant quatre ans était un sujet de grave préoccupation, soulignant que « les accusations portées contre lui et la condamnation à mort qu’il a encourue à l’avance, en raison de l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’opinion et d’expression, sont manifestement contraires au droit international des droits de l’homme et aux conventions internationales ratifiées par la Mauritanie. »
Selon la déclaration, le blogueur mauritanien a été arrêté le 2 janvier 2014 et condamné à mort sur la base des accusations d’apostasie en décembre de la même année, après la publication d’un article sur Internet dans lequel il a soulevé des questions sur les justifications religieuses utilisées pour légitimer la discrimination de classes sociales.
Le 9 novembre 2017, une cour d’appel a annulé la peine de mort et l’a réduite à deux ans de prison et à une amende pour blasphème ou mépris de la religion,le rendant éligible à la libération immédiate sur la base du fait qu’il a épuisé sa peine en détention.
Le lendemain, le procureur général a interjeté appel du verdict.
La criminalisation de l’apostasie est incompatible avec le droit international des droits de l’homme, comme l’ont souligné des experts des droits de l’homme dans la déclaration.
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire a adopté en avril 2017 un avis appelant à la libération immédiate de Ould M’Khaitir et à son droit de demander une indemnisation.
Les experts sont de plus en plus préoccupés par l’amendement récent à l’article 306, qui prévoit la peine de mort pour les musulmans apostats.
Source : https://www.anbaa.info/?p=41409