Dernière étape de la 6ème journée de la campagne électorale qui bat son plein, la ville d’Atar a accueilli la délégation de la Coalition de l’Alternance enrôlée sous la bannière du parti Sawab. Tout semblait pourtant se dérouler dans la sérénité jusqu’à l’incident provoqué par un journaliste de la télévision nationale. Celui-ci, après un bref échange téléphonique est venu arracher le micro de la chaîne des mains du leader Birame Dah Abeid à l’entame de son discours.
Un geste qui a été différemment interprété et que tous s’accordent cependant à qualifier de provocateur et d’incident inédit dans le déroulement de la campagne.
Birame a mis en index, dans un vocal largement diffusé sur les réseaux sociaux, le président de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), gendarme de la communication dans cette opération électorale et le ministre de l’Intérieur. Selon lui, cet incident a été provoqué expressément pour réagir contre lui si =le journaliste en question avait reçu le moindre coup de la part de ces partisans. Pour lui, cette entourloupette des tenants du pouvoir dénote d’un comportement déloyal de la part d’un pouvoir qui ne sait plus comment éliminer un adversaire politique et un concurrent de taille.
Dans la soirée, le président du parti SAWAB, Abdessalam Ould Horma, a animé une conférence de presse à Nouakchott pour dénoncer cet acte irrespectueux envers l’un des représentants du parti, et non des moindres, dénonçant ce qu’il appelle une atteinte grave à la liberté d’expression et à l’esprit démocratique qui doit prévaloir. Il a requis dans ce cadre la solidarité de l’opposition et des hommes de bonne conscience qu’il a invité à dénoncer de tels comportements.
Pour l’heure, aucun parti politique ni de l’opposition ni de la majorité n’a dénoncé l’incident d’Atar, alors que les organisations de presse et les journalistes sont restés muets face à cette agression.
Revenant sur la tournée de la Coalition de l’Alternance qui se poursuit dans les régions de l’Est, après Tijikja, son passage dans les régions du Nord restent encore dans les esprits.
En effet, le discours politique des leaders de la Coalition de l’Alternance dans les régions industrielles du Nord, le cuivre à Zouerate, l’or à Chami, la pêche à Nouadhibou et le fer à Zouerate, a porté sur les contextes sociopolitiques et économiques de ces régions.
Il s’est agi d’attaques en règle des politiques du pouvoir actuel qui selon, Birame Dah Abeid, s’est adossé sur l’enrichissement illicite de ses barons sur le dos des populations et des travailleurs.
A Zouerate, Birame a surtout fustigé le système de tâcheronnat qui suce selon lui les travailleurs par la spoliation de leurs droits et leur maintien dans une précarité au bénéfice de ceux qu’il appelle « les moutons engraissés » du régime en place.
Il s’est attaqué à l’ancien ministre des Finances, Mokhtar Ould Diaye, dépêché à Zouerate pour le vote en faveur du parti INSAF au pouvoir. Il l’a attaqué pour ses propos selon lesquels Sawa et RAG ne sont pas des partis qu’il faut suivre. Birame lui a répondu que si on enlève Sawab, RAG et Tawassoul de la scène politique qu’est ce qui reste, rappelant sa trahison lui et les autres caciques du pouvoir envers le président Mohamed Abdel Aziz qui les a créés de néant. Selon lui, INSAF, comme tous les fantomatiques partis au pouvoir n’est qu’une émanation qui disparaîtra avec le président du moment, comme le PRDS de Maaouiya et l’UPR de Aziz dont il est l’héritier.
Il est revenu sur la présidentielle de 2019 et sa victoire volée et récusée à force de renforts militaires et de leur arsenal de guerre.
C’est pratiquement la même verve contre les tenants du pouvoir actuel qui a dominé les meetings de la Coalition depuis le début de la campagne, qui a été lancée le 28 avril 2023 à la Foire de Nouakchott, puis repris durant son périple dans le Trarza et à Rosso, la capitale régionale.
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