Le Centre d’études supérieures techniques (CEST) a abrité, ce vendredi 25 mai, la cérémonie de clôture et de remise d’attestations, de la 2e édition de l’Académie des Entreprises 2018.
Organisée par le bureau international du travail (BIT) en Mauritanie qui met ainsi en œuvre le projet PECOBAT financé par l’UE, l’académie des entreprises a pour objectif le renforcement des compétences des techniciens mauritaniens du secteur du BTP. Ce projet promeut l’éco-construction et vulgarise les matériaux traditionnels de construction (argile, paille, pierre, bois…)
A cette occasion, 27 récipiendaires, architectes /ingénieurs génie civil mauritaniens ont reçu leurs attestations de participation au terme d’une session de formation de 4 mois durant lesquels, ils ont planché, avec des experts étrangers et en collaboration avec l’ordre national des architectes mauritaniens, sur quatre modules de formation : conception de bâtiment en terre, toitures en voûtes et coupoles, découverte techniques et analyses de terres et toiture métalliques dans la construction en terres.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le point focal du BIT en Mauritanie, M. Federico Barroeta, a rappelé l’importance du projet PECOBAT pour le secteur privé, indiquant au passage que le BTP est un vecteur d’emplois important mais qu’il manque de compétences pour créer des emplois décents et favoriser l’éco-construction. D’où l’importance de former et de renforcer les capacités des architectes et des ingénieurs en génie civil, notamment les jeunes qui constituent un moteur du changement. Dans ce cadre, il a mis l’accent sur le rôle de l’ordre national des architectes, les départements de l’urbanisme et de l’habitat, des instituts de formation etc. Il a enfin réitéré l’engagement du BIT et de l’UE à accompagner les efforts de la Mauritanie qui dispose d’un potentiel important dans le domaine.
Abondant dans le même sens, le chef section économique et sociale à la délégation de l’Union Européenne en Mauritanie, M. Enrico Colombo, a rappelé que le projet PECOBAT est financé dans le cadre du fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de l’UE dont l’objectif est de lutter contre les causes profonde de la pauvreté par la création d’emplois décents, en partenariat avec le secteur privé. Le représentant de l’UE a invité les différents acteurs du BTP a réfléchir et à comprendre que les matériaux traditionnels ne s’opposent pas aux matériaux modernes et que l’effort des uns et des autres doit tendre à les allier. C’est le défi des architectes, croient-il parce que leurs pays offre regorge de potentialités énormes, souligne l’expert de l’UE.
Insistant sur l’importance et la place que la terre occupe dans la construction, le représentant de l’ordre national des architectes mauritaniens a invité les acteurs au retour vers la terre parce qu’elle est abondante, écologique et renouvelable. Il faut cependant réussir à surmonter les préjugés pour comprendre qu’il s’agit là d’un matériel du futur a-t-il ajouté. Il a réclamé davantage de sessions de renforcement des capacités au profit des architectes et ingénieurs en génie civile. La directrice de l’Habitat s’est félicitée de l’opportunité offerte par le BIT aux techniciens mauritaniens pour la vulgarisation des matériaux traditionnels de construction.
Enfin le représentant des bénéficiaires a remercié le BIT qui a rendu possible la formation ; il a, au nom de ses collègues pris l’engagement de contribuer à la vulgarisation des matériaux locaux, à tirer vers le haut le secteur du BTP, immense gisement d’emplois.
Après cet échange d’allocutions, les participants ont suivi la projection de deux films. Le premier retraçait les activités de la formation, l’utilisation de l’argile. Les architectes et ingénieurs en génie civile mettaient la main à la pâte. Intitulé la naissance d’un quartier, le 2e film a été produit, à Sélibabi, sur le chantier d’une école en terre. La cérémonie a pris fin avec la remise des attestations aux participants.
source lecalame.info