Son Excellence le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui a pris part au Sommet des Nations Unies sur les systèmes Alimentaires a prononcé, ce lundi, un important discours axé sur l’impératif d’œuvrer à faire émerger des systèmes alimentaires adaptés et performants.
Il a fait remarquer qu’en 2022 la faim a encore progressé dans le monde et particulièrement en Afrique, continent le plus touché, et où une personne sur cinq souffre de faim, ce qui représente le double de la moyenne mondiale, soulignant l’urgence de bâtir des systèmes alimentaires nouveaux.
Son Excellence a indiqué que pour faire face à cette situation critique, notre pays, la Mauritanie, a conçu et mis en œuvre un ensemble de stratégies, centrées notamment sur le développement de la production et de la productivité agricole, le reboisement, l’édification de barrages, l’amélioration des semences, la valorisation et la promotion de nos ressources animales et halieutiques.
Le Président de la République a fait observer que la contribution nationale climat soutient également la transition écologique d’autres secteurs ayant un potentiel d’atténuation comme le transport, l’agriculture, l’élevage ou la foresterie.
Il a souligné que la Mauritanie insère ses efforts en faveur du système alimentaire, de la lutte contre la désertification et l’insécurité alimentaire dans le cadre d’actions sous régionales plus globales, avant d’exhorter la Communauté internationale à s’impliquer davantage dans le développement de la production agricole et agroalimentaire, à soutenir l’agriculture paysanne et l’économie rurale en vue de l’émergence de systèmes alimentaires adaptés et performants.
Voici le texte intégral du discours:
«Excellence, Madame Giorgia Meloni, Président du Conseil italien;
Excellence, Mesdames et Messieurs, les Chefs d’État et de Gouvernements,
Excellence Monsieur Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à adresser mes sincères remerciements à Son Excellence, Madame Giorgia Meloni, Président du Conseil des Ministres d’Italie ainsi qu’à Son Excellence Monsieur Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, pour avoir pris l’initiative d’organiser le présent sommet qui s’inscrit dans la dynamique de celui de 2021 sur les systèmes alimentaires.
La rencontre d’aujourd’hui nous offre l’opportunité d’apprécier les résultats obtenus et de réfléchir ensembles sur les moyens les plus à même de promouvoir dans les meilleurs délais, des systèmes alimentaires résilients, écologiques et performants, susceptibles de rendre l’élimination de la faim raisonnablement envisageable à l’horizon 2030.
Excellence Mesdames et Messieurs,
Malheureusement, en 2022 la faim a encore progressé dans le monde et particulièrement en Afrique, continent le plus touché, et où une personne sur cinq souffre de faim, ce qui représente le double de la moyenne mondiale.
Face à ce constat amer, l’urgence de bâtir des systèmes alimentaires nouveaux, mieux adaptés et plus performants, s’affirme aujourd’hui avec davantage d’acuité.
Les effets directement induits par le changement climatique sur les ressources naturelles, les modes inadaptés de gestion et d’exploitation de celles-ci, l’urbanisation accélérée non-contrôlée participent énormément à l’insécurité alimentaire qui règne en Afrique et particulièrement au Sahel.
La grave crise sécuritaire née de la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent qui sévit dans ce Continent, le fort taux d’endettement de ses pays, ainsi que l’insuffisance des ressources mobilisées au profit du renforcement de la résilience des populations et des systèmes alimentaires accentuent davantage la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire.
Pour faire face à cette situation critique, notre pays, la République Islamique de Mauritanie, a conçu et mis en œuvre un ensemble de stratégies, centrées sur le développement de la production et de la productivité agricole, le reboisement, l’édification de barrages, l’amélioration des semences, la valorisation et la promotion de nos ressources animales et halieutiques.
Ces stratégies visent aussi à faire progressivement évoluer nos modes de production vers des pratiques d’exploitation durables comme l’agroécologie. Naturellement, cette transformation passe par la diversification des filières et l’adaptation des productions agricoles aux variations climatiques.
Les progrès déjà atteints en matière d’autonomisation des petits producteurs ruraux, de renforcement des institutions locales, et de l’élargissement de la base productive des ressources naturelles sont encourageants.
Parallèlement à cela, nous avons engagé un combat multi-aspectuel contre la pauvreté et l’exclusion et pour la promotion d’un développement économique durable fortement générateur de croissance inclusive et d’opportunités d’emploi.
Des efforts conséquents ont été consentis dans ce cadre, en coordination avec nos partenaires techniques et financiers. Ils requièrent cependant davantage de soutien et de mobilisation de ressources financières.
Conscients de l’impact du changement climatique sur les systèmes alimentaires, nous avons œuvré à porter la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique à 50% en 2030 et nous en sommes aujourd’hui à 34%.
Ces résultats seront complétés par le lancement d’un nouveau programme de développement de l’Hydrogène vert, en tant que source alternative et durable d’énergie propre.
En outre, notre contribution nationale climat soutient également la transition écologique d’autres secteurs ayant un potentiel d’atténuation comme le transport, l’agriculture, l’élevage ou la foresterie.
Notre pays insère ses efforts en faveur du système alimentaire, de la lutte contre la désertification et l’insécurité alimentaire dans le cadre d’actions sous régionales plus globales, comme c’est le cas avec l’organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal dont nous assurons la présidence en exercice et dans l’initiative de la grande muraille verte ou encore comme le CILSS.
Cependant, nous sommes convaincus que la réalisation des objectifs cibles en matière de lutte contre la faim demeure tributaire d’un engagement plus soutenu en faveur des pays et régions les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire.
J’exhorte donc la Communauté internationale à s’impliquer davantage dans le développement de la production agricole et agroalimentaire, à soutenir l’agriculture paysanne et l’économie rurale en vue de l’émergence de systèmes alimentaires adaptés et performants.
C’est ainsi, que nous pourrons ensemble espérer éradiquer la faim à l’horizon 2030, conformément à notre agenda commun de 2030.
Je vous remercie».
AMI