C’est le tollé autour de la réforme constitutionnelle en Mauritanie. Cette révision est bien partie pour se dérouler dans les règles de l’art, avise le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Alors que l’opposition soutient le contraire.
En effet, le chef de l’Etat avait clairement indiqué que la révision allait être conforme à l’article 99 de la constitution mauritanienne. Le texte stipule qu’un projet de révision constitutionnelle doit passer par le Senat et l’assemblée nationale avant d’être soumis au peuple par voie référendaire.
Sur ce, Mohammed Ould Abdel Aziz avait signifié au mois de novembre dernier aux parlementaires qu’ils font partie du nouveau projet de loi et par conséquent, leur consultation devient un impératif.
Toutefois, cette future révision constitutionnelle a fait couler beaucoup d’encre du côté de l’opposition à savoir le camp dit radical et celui appelé « dialoguiste ».
D’ailleurs, les dialoguistes avaient participé à la consultation nationale qui s’est déroulé du 29 septembre au 20 octobre 2016.
Ça sent le forcing
Le ministre mauritanien de la Culture et de l’artisanat, Mohamed Lemine Ould Cheikh a dans sa sortie du 19 janvier dernier souligné que le gouvernement avait abandonné la voie référendaire pour modifier la constitution. Par la suite, le porte-parole du gouvernement a indiqué que les 2 chambres parlementaires allaient être convoquées. Un renoncement par voie référendaire pour des raisons de conjonctures économiques ou pas ?
En tout cas depuis cette déclaration, l’opposition dans sa grande majorité pointe du doigt le gouvernement qu’il accuse de vouloir faire du forcing pour imposer au peuple mauritanien la modification de la constitution.
La branche la plus radicale en l’occurrence, le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) a sonné la mobilisation pour arrêter le coup de forcing du régime actuel.
De fil en aiguille, le coup de forcing semble se dessiner. En effet, le gouvernement a publié ce weekend, un décret présidentiel qui convoque ce mercredi 22 février le parlement à une session extraordinaire.
Chose qui ne laisse pas indifférent la classe politique et plus particulièrement l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Valls. Ce dernier a adressé une lettre au site Cridem pour mettre en cause les parlementaires. L’ex-homme fort de Nouakchott a fait savoir aux députés et sénateurs qu’ils seront comptables de leur acte et que l’histoire retiendra les faits.
Il exhorte aux parlementaires de ne pas céder au chantage et de ne prendre en considération que l’intérêt du peuple mauritanien avant de voter une quelconque modification de la constitution (drapeau , hymne , sénat) qui est « totalement absurde ».
Ibrahima Dia
source lesmauritanies.com