Les bandes de Mellah sévissent
Mellah reste hélas une zone d'insécurité et de criminalité constante. La drogue y est toujours distribuée un peu partout. Ses dealers sont tous connus de la police qui en interpelle souvent quelques-uns avant de les relâcher. Des bandes de malfaiteurs circulent jour et nuit en certains quartiers, causant de nombreux dégâts et victimes. Certains secteurs de Mellah sont dangereux dès le coucher du soleil comme les secteurs 3, 4,5 et la fameuse « Gazret Echebab ». Les jeunes voyous sévissent surtout dans les rues obscures, y braquant, agressant, cambriolant et violant presque quotidiennement depuis plusieurs mois. On a cependant connu tout dernièrement une période de calme relatif suite à la multiplication des rondes et patrouilles de la police et de la Garde.
Mais les bandits ont, la semaine passée, à nouveau occupé les rues la nuit, braquant et agressant toute personne croisée. Attaqué il y a deux jours, un jeune homme n’a dû la vie sauve qu’à ses jambes d'athlète, les prenant à son cou alors qu’un de ses assaillants qui lui avaient fait les poches s’apprêtait à le larder de coups de couteau. Un second jeune homme a lui aussi passé un mauvais quart d'heure le samedi 7 Octobre. Il a remis à ses agresseurs une importante somme d'argent ainsi que sa montre, son téléphone et ses chaussures, avant que ceux-là ne décident de ne pas le toucher.
La malheureuse
Issue d'une pauvre famille de plusieurs filles dont les parents sont âgés et malades, Zeïna est une jeune femme de vingt-deux ans. Cette parentèle sans ressources mène à Tarhil une vie très austère. Aînée de ses sœurs, Zeïna n'a pas eu la chance d'être scolarisée. Son père l'avait donnée à l'âge de dix-sept ans a un cinquantenaire qui l'avait divorcée après lui avoir fait trois enfants. Revenue chez elle avec sa nouvelle charge, elle se vit à nouveau cédée par son père, incapable de subvenir aux besoins de ces petits-enfants, à un de ses amis, octogénaire quant à lui, qui l'emmena avec ses enfants vivre en sa modeste demeure dans un quartier périphérique loin de chez elle.
Mais, douloureuse surprise au réveil de sa première nuit en son nouveau logis, Zeïna s'aperçoit que son pied est enchaîné et attaché au mur, alors que son vieux mari est sorti. Elle et ses petits passent ainsi toute la journée sans boire ni manger. Au retour du vieux, le soir au crépuscule, « sache que je n’ai accepté de t'épouser, malgré la différence d'âge », lui lance-t-elle, « que parce que je croyais que tu allais bien nous traiter. – Je ne veux pas que tu fasses entrer un intrus chez moi », réplique-t-il, « et tu resteras donc ainsi. » Le calvaire de Zeïna et de ses enfants dura plusieurs jours, le vieillard se refusant à lui accorder le moindre contact avec les siens. Mais des voisines ont fini par la délivrer et l’ont accompagnée au commissariat de police pour porter plainte, après avoir informé une ONG de soutien aux femmes victimes de violence. Le vieux mari a été interpellé.
Mosy
lecalame